Du sensible au spirituel, les multiples voix d'Edmond Amran El Maleh
Auteur / Autrice : | Ghyslaine Chauneau-Hadouch |
Direction : | Martine Mathieu-Job |
Type : | Thèse de doctorat |
Discipline(s) : | Littérature française, francophone et comparée |
Date : | Soutenance en 2010 |
Etablissement(s) : | Bordeaux 3 |
Mots clés
Résumé
Cette thèse de doctorat engage une étude approfondie des œuvres d’Edmond Amran El Maleh qui vise à rendre compte de la singularité de son écriture. Celle-ci se détache en effet de l’ensemble habituellement défini comme littérature francophone marocaine aussi bien par ses thèmes que par sa poétique. L’écriture d’El Maleh se caractérise d’abord par une approche sensible du monde et de l’environnement marocain fondateur- L’écrivain restitue des pans majeurs de l’Histoire du Maroc et de la communauté judéo-marocaine dans des narrations qui procèdent à coup de résurgences mémorielles oscillant entre réalisme et fonctionnalité complexe- Les composantes identitaires multiples de cet écrivain né en 1917 à Safi, dans une famille juive originaire d’Essaouira, ancien professeur de philosophie, ancien militant du Parti Communiste marocain avant l’indépendance, sont autant de motivation de l’étoilement et de la non-linéarité de cette écriture affranchie de toutes contraintes structurales ou spatio-temporelles. Notre étude cherche à cerner les traits majeurs de cette poétique : imbrication des langues, travail et signifiance du rythme, des images et des modalités de transmission mémorielles. L’écriture d’El Maleh est celle d’un poète sensible refusant la rationalité simplificatrice- même si elle inclut une incessante réflexion sur la littérature. En fin de compte, la coloration dominante qui donne son unité à cette écriture protéiforme, provient de l’aura mystique (paradoxalement assumée par un laïc déclaré) dont elle se nourrit. Hérite��e d’un fonds culturel ancestral hybride et adaptée aux besoins de la création, elle confère à l’œuvre maléhienne son indéniable élévation spirituelle.