Thèse soutenue

Grottes, couloirs et adyta : l'espace souterrain dans les sanctuaires du monde grec antique

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Auteur / Autrice : Yann Leclerc
Direction : Jacques Des Courtils
Type : Thèse de doctorat
Discipline(s) : Histoire de l'art
Date : Soutenance en 2010
Etablissement(s) : Bordeaux 3

Résumé

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L’espace souterrain fut souvent documenté à partir des cultes infernaux faisant de ce dernier un synonyme d’espace chthonien. Cette approche, si elle n’est pas nécessairement fausse, est réductrice et ne tient pas compte de la multiplicité des formes que peuvent recouvrir ces espaces, ni de la diversité des cultes qui s’y rattachent. Ainsi, parmi ces espaces, trois grands ensembles peuvent être distingués correspondant à trois approches spatiales et symboliques des lieux. La grotte-sanctuaire ou l’antron, tout d’abord, dédiée aux divinités de la nature. La dimension symbolique et spatiale de la cavité naturelle est alors celle d’un espace souterrain à progression horizontale, dans lequel s’enfoncer ne veut pas dire descendre, mais simplement se déplacer, à l’intérieur de l’abri. Le culte n’est pas chthonien, mais ouranien. Viennent ensuite les espaces souterrains de passage ou aulônes, se présentant sous la forme d’une structure naturelle ou artificielle, à l’intérieur d’un téménos plus vaste. Ils relèvent d’une utilisation rituelle de l’espace à l’intérieur duquel le déplacement est associé la notion de catabase. Ces structures agissent comme des espaces de communication avec le monde souterrain et de transformation, pour lesquelles la dimension chthonienne est évidente. Enfin, l’espace souterrain peut être associé à la pratique oraculaire. Les adyta ainsi aménagés s’interprètent comme des lieux de mise en relation, où le contact avec le pouvoir divin est limité dans le temps. Il convient alors de parler non pas de l’espace souterrain, mais des espaces souterrains dont la dynamique spatiale et, partant, la symbolique religieuse sont très différentes.