Dits et écrits de sociologues et d'apprentis sociologues : histoire de vie et prise de positions sociologiques
Auteur / Autrice : | Pascal Fugier |
Direction : | Alain Bihr |
Type : | Thèse de doctorat |
Discipline(s) : | Sociologie |
Date : | Soutenance en 2010 |
Etablissement(s) : | Besançon |
Partenaire(s) de recherche : | Autre partenaire : Université de Franche-Comté. UFR des Sciences du langage, de l'homme et de la société |
Résumé
À partir d’un corpus d’écrits sociologiques, d’entretiens et de récits de vie, nous étudions les airs de famille, les affinités de style mais aussi les incohérences, les contradictions ou encore les non-dits qui circulent entre, d’un côté, les expériences biographiques des « apprentis sociologues » et de leurs directeurs de thèse respectifs et, de l’autre côté, leurs expériences de recherche et prises de position sociologiques. Nous mettons alors en évidence le fait que des dispositions (ethnographique, scolastique…) s’interposent entre ces deux formes d’expériences, les structurant et médiatisant leurs influences réciproques. Corrélativement, nous avançons que des registres d’identifications (symboliques, imaginaires et réelles) circulent aussi entre l’histoire de vie des (apprentis) sociologues et leurs prises de position sociologiques. Aussi, s’ils peuvent se traduire en diverses dispositions (critique, paranoïaque et sceptique), ces registres identificatoires structurent des formes d’assujettissement (par lesquelles le sociologue peut être sujet de « l’Autre de la culture », de « la culture du narcissisme » ou encore de sa situation socio-historique) mais ils peuvent aussi participer à l’advènement de sa subjectivation. Par ailleurs, ce travail de recherche révèle que les diverses tensions épistémologiques opposant les professeurs « établis » et « marginaux » de la section étudiée, reposent notamment sur leurs écarts dispositionnels. Le processus par lequel les apprentis sociologues intègrent cette configuration et rencontrent ses figures professorales (symboliques et imaginaires) pouvant prendre la forme de l’entrée progressive dans un « ordre du discours »