Thèse soutenue

Mettre en forme le travail artistique : les ressources de l’incertitude dans l’accueil en résidence d’artistes plasticiens

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Auteur / Autrice : Olivier Le Falher
Direction : Daniel Jacobi
Type : Thèse de doctorat
Discipline(s) : Sciences de l’information et de la communication
Date : Soutenance le 25/01/2010
Etablissement(s) : Avignon
Ecole(s) doctorale(s) : Ecole doctorale 483 « Sciences sociales »
Partenaire(s) de recherche : Equipe de recherche : Centre Norbert Elias
Laboratoire : Centre Norbert Elias
Jury : Président / Présidente : Bruno Péquignot
Examinateurs / Examinatrices : Jean Davallon, Jérôme Glicenstein
Rapporteurs / Rapporteuses : Viviane Couzinet, Pierre Delcambre

Résumé

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Depuis une trentaine d’années, les artistes plasticiens ont eu à se familiariser avec une panoplie de dispositifs de soutien public qui s’inscrivent en amont des œuvres, dans le processus même de création. Or ces formes d’intervention supposent une planification des ressources, des délais et des résultats à atteindre qui entre en contradiction avec la spécificité du travail artistique, faiblement prévisible dans son cours et son issue. Le soutien public du travail artistique peut-il se concilier avec une telle incertitude ? La thèse donne une réponse positive à cette question, en s’appuyant sur l’accueil en résidence d’artistes plasticiens en France, forme emblématique de socialisation du temps et de l’espace de travail des artistes. Ce terrain permet d’étudier le travail artistique à partir des ensembles de documents qui le mettent en forme et l’instituent. En mobilisant les sciences de l’information et de la communication, l’analyse compare ainsi, en première partie, deux discours sur les résidences énoncés par l’Etat, puis en deuxième partie, les textes d’un échantillon d’appels à candidature destinés aux artistes. Dans les deux cas, la recherche fait apparaître une tension entre des conceptions divergentes du travail artistique, selon que l’artiste est consacré dans une pure posture d’expérimentation et de recherche, ou qu’il s’inscrit dans une relation d’échange finalisée, plus proche de la commande ou de l’animation. L’analyse se prolonge en troisième partie en se focalisant sur les résidences d’artistes plasticiens à Marseille. A travers l’étude des chaînes de « médiations de production », depuis la sélection des artistes jusqu’à l’exposition de leurs œuvres en passant par les commentaires sur leurs projets, l’indétermination du travail artistique apparaît comme une ressource pour les responsables des structures, qui peuvent ainsi faire valoir leur expertise dans l’intervalle qui sépare les prémisses d’une oeuvre de sa version définitive. Croisant l’analyse de discours, l’observation participante et les entretiens, la recherche propose finalement d’envisager l’incertitude comme une composante conventionnelle, à la fois routinière et prévisible, du soutien public du travail artistique