Thèse soutenue

La ribavirine dans le traitement de l'hépatite C chronique : mécanismes impliqués dans la mutagénèse et l'hémolyse

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Auteur / Autrice : Étienne Brochot
Direction : Gilles DuverlieCatherine François
Type : Thèse de doctorat
Discipline(s) : Biologie - Santé. Virologie
Date : Soutenance en 2010
Etablissement(s) : Amiens

Mots clés

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Mots clés contrôlés

Résumé

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Le traitement actuel de l’hépatite C chronique repose sur l’association synergique entre l’IFN-alpha pégylé et la ribavirine et permet une réponse virologique chez environ 60% des patients. Un des mécanismes permettant d’expliquer cette synergie repose sur l’effet mutagène de la ribavirine. Notre objectif a été tout d’abord d’évaluer cet effet sur le système de culture du VHC (VHCcc: JFH-1). L’analyse nucléotidique montre une augmentation significative du taux de mutations de la région NS5a à la dose de 50µM de ribavirine. Au niveau peptidique, la pression de sélection exercée par la ribavirine, se caractérise par l’obtention de deux clusters montrant chacun au moins une mutation spécifique. De plus le traitement par la ribavirine a modifié l’efficacité du traitement par l’interféron. La dose inhibitrice 50% était inférieure pour les virus obtenus après un mois de ribavirine à 50 µM. Dans un deuxième temps nous nous sommes intéressés à l’effet indésirable majeur de la ribavirine, l’anémie de type hémolytique. Cet effet indésirable est très fluctuant d’un patient à l’autre. C’est pourquoi la prédiction de l’hémolyse avant le traitement est un enjeu majeur pour optimiser la réponse au traitement. Par le test d’hémolyse in vitro développé et le dosage des protéines sulfhydryles plasmatiques, il semble possible d’anticiper la chute de l’hémoglobine sous traitement. Nous avons identifié au niveau plasmatique un bon marqueur pronostic de chute de l’hémoglobine de plus ou moins 3 grammes/dL au cours du traitement avec une sensibilité de 100% et une spécificité de 80%. En conclusion, l’effet mutagène de la ribavirine déjà observé dans d’autres modèles (modèle réplicon, poliovirus,…) augmenterait la sensibilité à l’IFN de la population virale obtenue. Il est donc probable que cette mutagenèse puisse expliquer en partie l’action synergique de la ribavirine avec l’interféron au cours du traitement de l’hépatite C chronique. La prédiction de l’hémolyse sous traitement est donc un enjeu majeur pour améliorer l’efficacité antivirale de la ribavirine.