Thèse soutenue

L'injustice organisationnelle et les comportements contre-productifs : Approfondir le rôle des émotions discrètes

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Auteur / Autrice : Abdul Karim Khan
Direction : Jean-Marie Peretti
Type : Thèse de doctorat
Discipline(s) : Sciences de gestion
Date : Soutenance en 2010
Etablissement(s) : Aix-Marseille 3

Mots clés

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Mots clés contrôlés

Résumé

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Les réactions à l’injustice organisationnelle ont été largement étudiées dans la littérature. Considérons le scénario suivant: une organisation se conduit injustement envers trois salariés A, B et C. En réaction à l’injustice, chacun des employés adopte un comportement différent. L’employé « A » se comporte mal envers son superviseur, l’employé «B» se désengage de son travail et consacre plus de temps à ses loisirs, enfin l’employé « C » choisit de voler des fournitures à son bureau. Bien que les employés aient été soumis au même type d’injustice, ils ont tous réagi de manière différente. Ce constat soulève la question suivante «Pourquoi les individus réagissent différemment face à une même expérience d’injustice? » L’objectif de notre recherche est d’apporter des éléments de réponse à ce questionnement. Pour répondre à notre question de recherche, nous choisissons d’évaluer les trois aspects suivants : un évènement organisationnel ayant une importance personnelle pour l’employé, les émotions résultant de cet évènement ainsi que les manifestations comportementales qui en découlent. Nous avons choisi de considérer une augmentation de salaire annuelle dont l’importance a été évaluée à travers les différentes facettes des perceptions de justice. Nous considérons la colère et la tristesse en tant que réactions émotionnelles ressenties à la suite de cet événement. La présente étude a été réalisée en trois phases. Tout d’abord, dans une première phase, une étude qualitative a été menée à l’aide d’entretiens semi-directifs. Dans une deuxième phase, nous avons évalué la dimension de la justice organisationnelle dans le contexte pakistanaise en utilisant l’échelle de mesure Colquitt (2001). Enfin, dans une troisième phase, les données ont été recueillies via l’administration de questionnaires afin de tester le modèle intégré de recherche. Nous avons fait six hypothèses concernant les relations entre l’injustice et l’émotion de colère et de la tristesse. Nos résultats montrent que l’injustice distributive prédit à la fois la tristesse et la colère. L’injustice procédurale qui prédit uniquement la tristesse et l’injustice interpersonnelle n’est ni un facteur prédictif significatif de la colère, ni de la tristesse. Nous avons postulé que les violations de justice distributive et / ou de justice interpersonnelle pouvait conduire à un comportement de vol. Nous avons trouvé que les violations de justice interpersonnelle sont liées au vol, mais les violations de justice distributive ne sont pas liées au vol. Nous avons postulé que la colère pourrait prédire les comportements de travail contre-productifs : la violence contre les autres, le sabotage, le vol, le comportement d’évitement et la déviance productive. Nous avons également postulé que la tristesse prédisait le comportement d’évitement. Nos prévisions ont été confirmées et chacune des émotions prédit ces comportements.