Influence de l'expertise musicale et linguistique sur le traitement des sons linguistiques et non-linguistiques
Auteur / Autrice : | Céline Marie |
Direction : | Mireille Besson |
Type : | Thèse de doctorat |
Discipline(s) : | Neurosciences |
Date : | Soutenance le 22/01/2010 |
Etablissement(s) : | Aix-Marseille 2 |
Ecole(s) doctorale(s) : | École Doctorale Sciences de la vie et de la santé (Marseille) |
Partenaire(s) de recherche : | Laboratoire : Institut de neurosciences cognitives de la Méditerranée (Marseille ; 2004-2011) |
Jury : | Président / Présidente : Catherine Liegeois-Chauvel |
Examinateurs / Examinatrices : Mireille Besson, Catherine Liegeois-Chauvel, Sonja Kotz, Séverine Samson, Minna Huotilainen, Bénédicte Poulin-Charronnat | |
Rapporteurs / Rapporteuses : Sonja Kotz, Séverine Samson |
Mots clés
Mots clés contrôlés
Résumé
Le but de ce travail est d’étudier l’influence de l’expertise (musicale ou linguistique) sur le traitement des sons linguistiques et non-linguistiques chez l’adulte sain. Plus précisément, il s’agit de cerner les effets de transfert d’apprentissage d’un domaine d'expertise vers un autre domaine afin de tester la spécificité des processus qui sous-tendent le traitement de la musique et du langage et de mieux comprendre les phénomènes de plasticité induits par l’expertise. Pour étudier ces questions, j’ai conduit plusieurs expériences, basées sur l’utilisation conjointe des méthodes issues de la psychologie expérimentale (Temps de Réaction et pourcentage d’erreurs) et de l’électrophysiologie chez l’homme (Potentiels Evoqués). En comparant des musiciens et des non-musiciens, j’ai d’abord testé les effets de transfert d’apprentissage de la musique sur le traitement du mètre et de la sémantique dans le langage (Expérience 1), ainsi que sur la phonologie et les variations de hauteur tonale (Expérience 2). Les résultats montrent que l'expertise musicale améliore la perception des aspects métriques du langage parlé et réduit les interférences liées au traitement sémantique. Ils soulignent également que l'expertise musicale améliore la discrimination de variations tonales et phonologiques dans une langue à tons inconnue des participants: le Mandarin. Dans une troisième étude j’ai testé l’hypothèse inverse, celle d’un transfert d’apprentissage du langage vers des sons non-linguistiques. Pour ce faire, j’ai comparé le traitement pré-attentif et attentif de variations de durée, de fréquence et d’intensité de sons non-linguistiques chez des locuteurs d’une langue à quantité, le Finnois, et chez des Français. Les résultats montrent que les participants Finlandais sont plus sensibles aux variations de durée de sons non-linguistiques que les participants Français. En incluant un groupe de sujets musiciens Français à cette étude, j’ai également pu comparer l’influence de l’expertise linguistique et de l’expertise musicale. Les résultats révèlent une influence similaire de ces deux types d’expertise sur le traitement des variations de durée. Enfin, les résultats de deux études visant à comparer les processus conceptuels/sémiotiques impliqués dans l’analyse de sons de l’environnement et de sons musicaux à ceux impliqués dans l’analyse de sons du langage, révèlent des similarités dans les corrélats électrophysiologiques (N400) associés aux différents types de sons. Deux interprétations complémentaires, reposant sur la mise en jeu d’effets « bottom-up » et « top-down », sont proposées pour rendre compte des effets de transfert d’apprentissage.