Environnement et subsistance au Pléistocène supérieur dans l'est de la France et au Luxembourg : Étude ostéologique des gisements de la Baume de Gigny (Jura), Vergisson II (Saône-et-Loire) et Oetrange (Luxembourg)
Auteur / Autrice : | Magali Fabre |
Direction : | Jean-Philip Brugal |
Type : | Thèse de doctorat |
Discipline(s) : | Espaces, cultures, sociétés |
Date : | Soutenance en 2010 |
Etablissement(s) : | Aix-Marseille 1 |
Partenaire(s) de recherche : | Autre partenaire : Université de Provence. Faculté des lettres et sciences humaines (1969-2011) |
Mots clés
Résumé
Les économies de subsistances des Hommes préhistoriques sont en étroite relation avec les paléoenvironnements. Ainsi le climat joue un rôle prépondérant dans les modes de vie et l’occupation du territoire par les groupes humains. Ce travail se veut, par conséquent, pluri-disciplinaire associant des méthodes qualitatives et quantitatives de reconstitutions paléoclimatiques et paléoenvirionnementales à une étude taphonomique et archéozoologique des assemblages osseux. Le site de la Baume de Gigny (Jura) dont l’archéoséquence du paléothique moyen sert de référence pour l’Est de la France, se prête tout à fait à une telle étude. L’étude du climat est réalisée principalement à partir des isotopes de l’oxygène issus du phosphate de l’émail dentaire de cheval, de cerf et de renne. L’environnement, quant à lui, est appréhendé par les spectres de faunes, les cénogrammes ou encore les histogrammes écologiques. Cette étude a permis de caler biochronologiquement le complexe moyen de la Baume de Gigny qui s’étendrait de l’OIS 5a (couche XX) à l’OIS 3 (couche VIII). Le pléniglaciaire de l’OIS 4 ne serait pas enregistré. L’étude intégrée du climat et des modes de subsistances a permis de montrer une variabilité dans la gestion des ressources, dans la fonction du site et dans l’occupation du territoire franc-comtois au Moustérien. La séquence montre un refroidissement progressif entre les couches archéologiques XX à XVI. Le spectre de faune indique une diversification des espèces exploitées. Le Cerf et le Cheval constituent toutefois les espèces principales. Plus les conditions sont rigoureuses, plus la durée de l’occupation se réduit. Le site de Vergisson II (Saône et Loire) souligne la grande variabilité des comportements humains au Paléothique Moyen, la période d’occupation de la cavité correspondant à celle non documentée à La Baume de Gigny. À l’instar de nombreux sites français de cette période (pléniglaciaire OIS4), l’industrie lithique de la couche 2 de Vergisson II se rattache à un Moustérien charentien de type Quina où l’exploitation du gibier est principalement orientée vers le Renne. Et enfin l’étude du site d’Oetrange a permis de dégager les principaux caractères distinctifs entre des accumulations d’origine naturelle et celles d’origine anthropique.