Résurgences de la consolation de la philosophie de Boece au quatorzième siècle
Auteur / Autrice : | Christine Cancel |
Direction : | Francine Mora-Lebrun |
Type : | Thèse de doctorat |
Discipline(s) : | Littérature française médiévale |
Date : | Soutenance en 2009 |
Etablissement(s) : | Versailles-St Quentin en Yvelines |
Mots clés
Résumé
Le De Consolatione Philosophiae est un prosimètre latin du VIème siècle, écrit en prison par un Boèce injustement condamné à mort pour des raisons politiques. Du IXème au XVème siècle, cette œuvre va connaître un immense succès ; on a parfois même l’impression qu’elle est partout, implicitement ou explicitement, au détour d’une citation ou d’un emprunt plus large. Pourtant, jusqu’au XIIIème siècle, Boèce y est avant tout lié à Fortune et à Philosophie, au livre II de la Consolation, car les notions philosophiques des livres suivants étaient, semble-t-il, mal comprises à cause de la difficulté du texte latin. Or, aux XIIIème et XIVème siècles, a eu lieu un grand mouvement de traduction vers le français : la Consolation sera notamment traduite en prose par Jean de Meun, en vers et en prose par un anonyme et en vers par Renaut de Louhans. Nous nous sommes donc demandé en quoi les traductions ont permis une redécouverte de Boèce de 1313 à 1418, du Dit de Fortune de Jean de Condé à L’Epistre de la prison de vie humaine de Christine de Pizan. En réalité, le XIVème siècle propose différentes manières de lire la Consolation, liées au livre dans lequel elle est lue, car les supports se diversifient. Les commentaires et les traductions permettent notamment la compréhension des livres III, IV et V et ainsi le renouvellement du thème de Fortune. La lecture de la totalité de l’œuvre entraîne, quant à elle, des réécritures, dont le plupart se révèlent paradoxales : Boèce est en effet utilisé à des fins politiques et Philosophie participe, malgré elle, à la renommée des auteurs et à leur travail de poète, en vers ou en prose.