Thèse soutenue

Les images poétiques dans l'œuvre de Dominique Fourcade, la femme et le mot

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Auteur / Autrice : Manal Hamdi Fathy
Direction : Daniel Leuwers
Type : Thèse de doctorat
Discipline(s) : Lettres Modernes
Date : Soutenance le 03/07/2009
Etablissement(s) : Tours
Ecole(s) doctorale(s) : École doctorale Sciences de l'homme et de la société (Tours ; 1996-2018)
Partenaire(s) de recherche : Equipe de recherche : Équipe d'accueil Histoire des représentations (Tours)
Jury : Président / Présidente : Jean-Louis Meunier
Examinateurs / Examinatrices : Samia Kassab-Charfi, Teofilo Sanz
Rapporteurs / Rapporteuses : Jean-Claude Pinson

Mots clés

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Résumé

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La femme et le mot dans la poésie de Dominique Fourcade constituent un langage qui permet le passage d’une rive à l’autre. Ce langage aspire à construire l’homme, et à traduire le visible au moyen de l’invisible. C’est un langage profond, lyrique et philosophique, solide, vulnérable, mais au fond, impénétrable, abyssal et énigmatique. La poésie de Fourcade est une méditation sur la douleur humaine qui surgit dans la nuit comme un soleil et demande le pourquoi de l’obscurité. La femme et le mot dans la poésie de Fourcade sont la métaphore de l’homme qui a froid et dont l’âme a besoin de la peau féminine. La poésie de Fourcade est un miroir du réel. Elle ne recule pas. Elle ne redoute rien. Elle représente l’identité anatomique de notre temps. C’est en quoi cette poésie doit être pensante, philosophique et picturale, car elle fait paraître non seulement le réel, mais aussi son mystère, sa tristesse et son gouffre insondables. Au fond de ce mystère, le poète pleure l’homme et le monde sans plus d’identité, sans plus d’histoire. La poésie de Fourcade trouble nos esprits, car elle exprime les sentiments sous la forme d’un langage mouvant, fluide en expansion et en continuité, qui projette sur nous l’image de la réalité lourde, intense et funéraire. La poésie de Fourcade a sa place dans le cœur humain car elle est née auréolée du soleil de l’esprit pour montrer un monde tel que le poète aurait aimé le voir. C’est pourquoi la femme et le mot, dans sa poésie, installent un univers lumineux, une affection active, tonique et accentuée qui ne connaît que la passion créatrice qui pénètre tout grâce à sa sincérité et à sa pureté. Ils n’ont pour autre but que de réaliser l’équilibre entre la matière sombre et négative, et l’esprit pur. Rien n’est plus beau que lorsque nous partons de l’extrémité d’une image pour atteindre l’autre extrémité. La femme et le mot sont une lutte armée entre deux contraires lumière et ténèbre, esprit et matière. Chacun s’efforce d’imposer à l’autre sa volonté et de faire triompher sa cause. Entre la femme et le mot, dans la poésie de Fourcade, il y a un lien qui associe la réalité à la pensée, le ciel à la terre, le mortel à l’immortel. Ils semblent avoir été autant de moyens d’accéder à l’harmonie secrète de l’âme humaine. Mais la poésie de Fourcade est aussi cette mélancolie primitive, car dans l’obscure rêverie, le poète pleure toutes les valeurs brillantes qui ont été éteintes, laissant un homme blessé, solitaire et suspendu au milieu d’un espace intérieur clos.