Thèse soutenue

Corrélats neurofonctionnels des processus de perception catégorielle phonémique et de la production orthographique chez des adultes dyslexiques et normo-lecteurs : étude mixte en TEP et IRMf

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Auteur / Autrice : Olivier Dufor
Direction : Jean-François Démonet
Type : Thèse de doctorat
Discipline(s) : Neurosciences
Date : Soutenance en 2009
Etablissement(s) : Toulouse 3

Résumé

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La dyslexie/dysorthographie est un ensemble de troubles d'apprentissage affectant la lecture (dyslexie stricto sensu) mais aussi et fréquemment, l'écriture (dysorthographie). Ces troubles, d'origine neurologique, sont détectables chez 5% des enfants en âge scolaire et persistent de façon plus ou moins sévère chez l'adulte. Mon travail s'inscrit dans un cadre général de recherche visant à comprendre le dysfonctionnement des substrats cérébraux de la perception et de la production du langage à l'aide de la neuroimagerie (Tomographie par émission de positons (PET) et Imagerie par résonance magnétique fonctionnelle (IRMf)). Ces deux axes de recherche (perception et production) sont motivés par l'existence de troubles persistants (1°) de la perception auditive d'unités élémentaires de la parole (e. G. Phonèmes) et (2°) de la production orthographique chez les dyslexiques. L'étude du volet perceptif est centrée sur l'hypothèse qu'un déficit de discrimination catégorielle des phonèmes, bien établi chez l'enfant, persiste chez l'adulte et se traduit par de profonds dysfonctionnements neuro-fonctionnels dans le cerveau, observables en neuroimagerie. La technique PET permet de nous affranchir des artefacts sonores. 14 dyslexiques et 16 contrôles eurent à discriminer (identique/différent) des paires de stimuli auditifs synthétiques dont la proximité avec les syllabes naturelles /ba/ et /da/ n'était pas signalée dans un premier temps. Nous avons pu ainsi comparer les activations induites par les mêmes stimuli, présentés d'abord comme de simples '' sons '' (condition : naïve), puis comme des syllabes (condition : débriefé). Cette comparaison nous a permis de localiser les régions corticales sous-tendant les substrats de la catégorisation phonémique et les déficits propres aux dyslexiques spécialement '' après débriefing '' dans le cortex pariétal inférieur gauche. Nos résultats vont en faveur d'un déficit du codage d'entités linguistiques de haut niveau d'abstraction comme les phonèmes plutôt que d'unité acoustiques simples. D'autres résultats issus de ce travail montrent que les mêmes régions cérébrales (e. G. L'aire de Broca) répondent de façon inverse dans les groupes dyslexique et contrôle en fonction de la performance en catégorisation: meilleure est la catégorisation, plus forte est l'activation chez les contrôles et inversement chez les dyslexiques ; chez ces derniers, d'autres régions pourraient avoir un rôle compensateur (eg cortex fusiforme BA37). . .