Les fonctions sémantiques des suffixes diminutifs : cas du français et de l'estonien
Auteur / Autrice : | Ada Ruttik |
Direction : | Marc Plénat |
Type : | Thèse de doctorat |
Discipline(s) : | Science du langage |
Date : | Soutenance en 2009 |
Etablissement(s) : | Toulouse 2 |
Mots clés
Résumé
Le mémoire porte sur les fonctions sémantiques des diminutifs synthétiques substantivaux, adjectivaux et adverbiaux en français et en estonien. Il s’agit de distinguer et de définir ces fonctions de façon à caractériser les diminutifs à valeur physique, affective, atténuative, de modestie, de dévaluation, de renforcement, euphémique, ironique, péjorative et interrogative-dubitative dans les deux langues. Nous soutenons l'idée qu'il existe deux types de suffixes diminutifs formateurs de substantifs en français et en estonien : des suffixes modificatifs et des suffixes diminutivo-dérivatifs. Les premiers servent à construire des diminutifs aux valeurs très diverses, qui vont, selon le contexte, d'une valeur diminutivo-hypocoristique à une valeur diminutivo-péjorative, le suffixe prenant occasionnellement un sens euphémique, ironique, de modestie, etc. (cf. E. G. L'estonien jõekene 'rivière-DIM', qui peut exprimer l'affection (c'est une jolie petite rivière) ou le mépris (c'est une petite rivière de rien du tout). Les seconds, diminutivo-dérivatifs, n'ont qu'une seule valeur diminutive. Celle-ci renvoie soit aux petites dimensions du référent (e. G. Aiglet ou aiglon 'petit de l'aigle' ; carafon 'petite carafe'), soit à son infériorité pour ce qui est de telle ou telle qualité (cf. Certains diminutifs à valeur dépréciative ou dévalorisante en français, qui ne sont pas employés comme hypocoristiques (e. G. Avocaillon, écrivaillon, ministricule), d'où l'impression qu'il s'agit, dans leur cas, de diminutifs hyponymiques