Perception des risques et argumentation sur une question socialement vive chez des étudiants en licence : mise en débat d'un projet de loi sur les OGM
Auteur / Autrice : | Dawser Zineddine |
Direction : | Laurence Simonneaux, Mohamed Lamine Ben Abderrahman |
Type : | Thèse de doctorat |
Discipline(s) : | Sciences de l'éducation. Didactique de la biologie |
Date : | Soutenance en 2009 |
Etablissement(s) : | Toulouse 2 en cotutelle avec Université de Tunis (1958-1988) |
Mots clés
Résumé
Dans ce travail nous avons suivi les étudiants de deux licences qui traitent différemment des OGM. Notre but est d’étudier l'effet des deux formations sur l'évolution des connaissances et les opinions des étudiants sur les OGM ainsi que leur mobilisation lors d'un débat, en fin de formation, sur un projet de loi sur les OGM. Un suivi longitudinal, par un questionnaire avant et après la formation, a permis l'étude de l'évolution des connaissances et des opinions. Les programmes des deux licences nous ont révélé la divergence de leurs approches sur les OGM. Nous avons réalisé des entretiens avec six étudiants de chaque licence afin d'étudier leurs systèmes de valeurs, leurs perceptions des risques biotechnologiques en s'appuyant sur les travaux de Douglas(1992). Deux grilles d'analyse sont utilisées pour analyser le débat de fin d'année entre les étudiants. La première est inspirée de plusieurs travaux sur l'argumentation dans la communication. La deuxième reprend la classification de Bentham (1824) des sophismes politiques. Nous avons analysé les stratégies argumentatives, les connaissances mobilisées et les valeurs défendues. Nos résultats montrent que dès le début de la formation les opinions des étudiants et leurs perceptions des risques biotechnologiques diffèrent entre les deux licences et tendent à s'harmoniser au sein d'une même licence. Les deux formations renforcent ces opinions opposées sur les OGM. Les étudiants progressent sur des connaissances différentes. Ils ne mobilisent que très peu leurs connaissances dans le débat alors que les valeurs sont les principaux moteurs du conflit. L'argumentation dans le débat s'apparente à une argumentation politique plus qu'à une argumentation socioscientifique. Cette investigation repose la question de la place des dimensions non scientifiques dans l'enseignement d'une Question Scientifique Socialement Vive. Il est nécessaire que l'apprenant puisse identifier ses propres valeurs et celles sous-jacentes aux savoirs enseignés.