Les acteurs paysans du tourisme au Kilimandjaro : écriture filmique et écriture textuelle comme mode de compréhension des dynamiques géographiques en terre Chagga
Auteur / Autrice : | Juhane Dascon |
Direction : | Bernard Charlery de La Masselière |
Type : | Thèse de doctorat |
Discipline(s) : | Géographie et aménagement |
Date : | Soutenance en 2009 |
Etablissement(s) : | Toulouse 2 |
Résumé
Comme tant d’autres territoires ruraux africains, le Kilimandjaro connaît des recompositions majeures depuis quelques décennies en raison d'une remise en cause profonde des modèles coloniaux de développements. Fondé depuis le début du XXe siècle sur l'insertion de la culture caféière dans le système agropastoral d'origine, le modèle agricole chagga connaît une crise profonde qui implique des mutations territoriales et qui redéfinit les rapports entre la société paysanne et son environnement montagnard. Pour comprendre ces changements en cours, l'analyse a porté sur les modes d'appropriation de la ressource touristique par une partie des acteurs-paysans du Kilimandjaro. Depuis les années 1990, l'activité de trekking se développe en effet sur le sommet de la montagne dont le mythe appartient à l'imaginaire collectif international. « Toit de l'Afrique », le sommet enneigé attire chaque année près de 40 000 touristes, ce qui dans l'espace géographique crée de nouvelles polarisations et de nouveaux flux humains et financiers. Dans le système touristique local et dans une logique ancienne de diversification des ressources, guides, porteurs et voyagistes s'organisent pour encadrer l'activité de trekking et pour capter une partie de la richesse produite. Les conséquences géographiques de l'insertion d'une partie de la paysannerie dans cette filière économique nouvelle a été analysé à partir des trajectoires de vie des salariés du trekking. Ce travail se veut également un enrichissement du langage géographique par l'audiovisuel. La réalisation d'un film-recherche, tout en offrant un autre regard sur les réalités sociales et spatiales, interroge les modes de production de la connaissance universitaire.