L'État sahélien, entre le pacte colonial et les fondamentalismes islamiques : réalités africaines, angoisses occidentales
Auteur / Autrice : | Issoufou Yahaya |
Direction : | Michel Louis Martin |
Type : | Thèse de doctorat |
Discipline(s) : | Science politique |
Date : | Soutenance en 2009 |
Etablissement(s) : | Toulouse 1 |
Mots clés
Résumé
Le Sahel est la région africaine qui a connu les plus grands et les plus prestigieux royaumes et empires qu'ait connu le Continent. Cette terre, en contact constant avec l'Islam depuis le VIIe siècle, et le monde arabo-musuman auquel elle s'est si souvent identifiée, est en proie depuis trois décennies, à une réislamisation qui rêvet diverses formes, visibles ou diffuses. Historiquement victime de l'esclavage, de la traite négrière et de la colonisation européenne, le Sahel a hérité de cette dernière saignée, une dizaine d'Etats dépourvus de toute substance économique. Chasse gardée du néocolonialisme de la fin du XXe siècle, c'est l'une des régions en temps de paix la plus pauvre de la planète où sévissent crises alimentaires, famines, népotisme, gabegie et corruption institutionnalisée. La fin de la Guerre froide, consécutive à la dislocation du bloc de l'est, a mis en scène à l'international, face à l'Occident et ses alliés, un nouvel adversaire idéologique et politique diffus, le fondamentalisme islamique dont la recette principale est constituée de la terreur, du spectacle et de la médiatisation. Observé en terre sahélienne au Nigeria et de manière plus structurée et militaire en Algérie avec l'ex-GSPC, il apparaît comme un adversaire irascible au pacte colonial qui continue de ruiner l'Afrique. Il semble même ''solder'' la colonisation et la mainmise occidentales sur le Continent, avec le kidnapping des Occidentaux et la menace constante de leurs intérêts économiques. Le Sahel, terre étendue, désertique, incontrôlée et appauvrie apparaît comme une scène de confrontation géopolitique et idéologique entre les relents occidentaux et ''l'internationale terroriste'' filialisée par AQMI.