Thèse soutenue

Réponses institutionnelles à la délinquance des mineurs

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Auteur / Autrice : Samuel Fourlin
Direction : Claire Neirinck
Type : Thèse de doctorat
Discipline(s) : Droit pénal
Date : Soutenance en 2009
Etablissement(s) : Toulouse 1

Résumé

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La question des réponses à la délinquance des mineurs a paru sensible dans toute la construction du Droit contemporain. Tantôt considéré comme un adulte en miniature tantôt comme un adulte en devenir, le mineur délinquant est confronté tout au long de l'Histoire, à un système législatif qui reflète l'image plus ou moins bienveillante que notre société porte sur lui. Au sortir de la 2nde guerre mondiale, alors qu'il importe d'abord de reconstruire le pays, la France a choisi un système de réponses ouvert, orienté vers la sauvegarde et l'avenir du mineur délinquant. Ce qu'il faut privilégier c'est son recouvrement éducatif et moral, afin d'en faire un être ''sain''. Le législateur décide donc de prolonger un mouvement engagé dès 1912 avec l'Ordonnance du 2 février 1945. Elle modernise et assouplit une loi qui était le premier pas d'une législation pénale ''relevante'' en faveur des mineurs et qui avait subsisté aux mesures répressives, des mesures d'éducation et de redressement. Cette ordonnance fonde un droit spécifique et fixe parmi d'autres des principes essentiels tels que le primat de l'éducatif sur le répressif et celui de la spécialisation. Cependant, peu à peu, l'image de l'enfant et a fortiori celui du mineur transgressant change. Sur la base d'un adultomorphisme, le droit pénal des mineurs se métamorphose et connaît une mutation tant de ses cadres juridiques que de ses réponses proprement dites. Le système positif de 1945 cède la place à une politique criminelle et législative plus stricte, sanctionnant l'acte déviant de façon systématique. Répression, enfermement et éloignement paraissent (re)devenir les outils prépondérants de la justice des mineurs.