Le juge constitutionnel et les révisions constitutionnelles
Auteur / Autrice : | Emilie Marcovici |
Direction : | Henry Roussillon |
Type : | Thèse de doctorat |
Discipline(s) : | Droit public |
Date : | Soutenance en 2009 |
Etablissement(s) : | Toulouse 1 |
Mots clés
Mots clés contrôlés
Résumé
Les juridictions constitutionnelles ne sont traditionnellement pas conçues comme des organes devant s’impliquer dans l’évolution des textes constitutionnels. Gardien de la Constitution, le juge constitutionnel doit se limiter à interpréter cette norme, afin d’en assurer la suprématie. Mais, il ne se cantonne pas à sa mission d’interprétation et s’investit progressivement dans le processus constituant, dans un contexte marqué par l’internationalisation du droit. Il est actuellement tant à l’origine de révisions, qu’un obstacle à leur adoption. En impulsant de nouvelles modifications constitutionnelles, il contribue à déconstruire la Constitution, en diluant son contenu. Il agit sur la détermination du champ de la constitutionnalité et bouleverse les règles traditionnelles de la production normative. Il fait évoluer la nature du droit constitutionnel et remet en cause les critères traditionnels de définition des Constitutions, ainsi que leur valeur juridique supérieure. L’intervention du juge nécessite alors de redéfinir la fonction du pouvoir constituant dérivé, ainsi que son propre rôle. Ces juridictions bloquent également l’adoption de révisions souhaitées par le pouvoir constituant dérivé. C’est principalement dans le cadre du contrôle des révisions, que le juge exerce ce type d’intervention. Mais ce moyen n’est pas exclusif d’autres procédés, le juge peut s’opposer aux révisions par diverses voies indirectes. En limitant le nombre de révisions, il protège le champ de la constitutionnalité, participant à la reconstruction de la Constitution. Il redevient son gardien, en assurant sa protection, contre les atteintes de plus en plus nombreuses qui peuvent y être portées.