Thèse soutenue

Inflammation cutanée et borréliose de Lyme : rôle de l'immunité innée et de la tique dans la transmission à l'homme de Borrelia burgdorferi

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Auteur / Autrice : Claire Marchal
Direction : Nathalie Boulanger Benoît Jaulhac
Type : Thèse de doctorat
Discipline(s) : Aspects moléculaires et cellulaires de la biologie
Date : Soutenance en 2009
Etablissement(s) : Strasbourg

Résumé

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La maladie de Lyme est une infection causée par un spirochète Borrelia burgdorferi et transmise à l’homme par piqûre de tique du genre Ixodes spp. La borréliose de Lyme est une zoonose qui transite entre l’arthropode et l’hôte vertébré. Elle sévit principalement dans l’hémisphère Nord où elle se manifeste par des désordres multisystémiques : atteintes articulaires, cutanées et cardiaques. La tique Ixodes est un arthropode hématophage qui se nourrit pendant 4 à 8 jours sur un hôte vertébré. Pour assurer son attachement et faciliter le repas sanguin, le vecteur injecte sa salive qui possède des propriétés pharmacologiques et immunosuppressives. Une protéine de salive de tique, Salp15, a été montrée comme essentielle pour la transmission B. Burgdorferi. Cette protéine inhibe l’activation des lymphocytes et la maturation des cellules dendritiques et se fixe à une protéine de surface majeure de B. Burgdorferi, OspC (Outer surface protein C), pour faciliter la transmission bactérienne et protéger les bactéries contre les anticorps de l’hôte. Dans les maladies à transmission vectorielle, l’interface cutanée possède un rôle très important. Nous avons donc analysé le rôle des cellules résidentes de la peau : les kératinocytes (KCs) et les fibroblastes (FBs) dans l’inflammation. L’immunité innée cutanée induit des peptides antimicrobiens (PAMs) qui tuent un large panel de pathogènes et qui ont des activités chimiotactiques et angiogéniques. Nous avons démontré que les KCs incubés in vitro avec B. Burgdorferi induisent une réponse inflammatoire (chimiokines et PAMs). Nous avons ensuite étudié l'effet immunosuppresseur potentiel des extraits de glandes salivaires et de la protéine de tique, Salp15 d’I. Ricinus. Nous avons trouvé que ceux-ci inhibent la réponse inflammatoire avec un effet antialarmine. Cet effet immunosuppresseur pourrait faciliter la transmission et la multiplication de Borrelia. Puis, nous avons étudié le rôle des FBs, cellules dermiques, dans la borréliose de Lyme. Nous avons montré que Borrelia induit l’expression de certaines métalloprotéases (MMPs) notamment lors de la coopération entre KCs et FBs. La bactérie pourrait ainsi migrer à travers la MEC de la peau et disséminer. Enfin nous avons étudié l'interaction des KCs avec différentes espèces de B. Burgdorferi : B. Garinii, B. Burgdorferi ss et B. Afzelii ou différentes souches pour étudier le rôle éventuel de la peau dans l'organotropisme de Borrelia.