Le contrôle de proportionnalité des mesures nationales restrictives des échanges : un instrument de légalité au service de l’intégration
Auteur / Autrice : | Mehmet Rifat Tinç |
Direction : | Yves Gautier |
Type : | Thèse de doctorat |
Discipline(s) : | Droit public |
Date : | Soutenance en 2009 |
Etablissement(s) : | Strasbourg |
Résumé
La constante ascension du principe en droit communautaire s’explique non seulement par le rôle central qu’il joue dans le contrôle de légalité des mesures nationales restrictives des échanges, mais également par sa fonction de réalisation des objectifs de l’Union européenne. Pourtant les textes, la jurisprudence ou la doctrine ne permettent pas d’en déterminer précisément le contenu. Même s’il y est omniprésent, ni le droit originaire ni le droit dérivé écrits n’énumèrent de manière univoque les éléments du contrôle de proportionnalité. De plus, les formulations et les définitions de ces éléments varient selon les arrêts et les auteurs. Un travail de clarification est donc nécessaire afin d’identifier le contrôle. Un tel effort permet d’épurer l’analyse et, par conséquent, de mieux mesurer comment le contrôle de proportionnalité se transforme entre les mains du juge communautaire en un instrument d’intégration. L’étude de la jurisprudence démontre sur ce point que, dans le contexte des mesures nationales restrictives des échanges, la proportionnalité ne constitue pas simplement une technique juridique, mais également un outil stratégique permettant au juge de trouver les solutions les plus adaptées aux finalités du système juridique de référence. Cette utilisation du contrôle doit être mise en avant pour rejeter les critiques de « gouvernement des juges ». Certes, en raison de sa souplesse et de son caractère subjectif, la proportionnalité permet au juge d’exercer un pouvoir « quasi-discrétionnaire ». Toutefois, la Cour de justice ne dépasse pas les limites de ses attributions, car elle confère à son contrôle une fonctionnalité compatible avec les finalités de sa mission particulière en utilisant cet instrument de légalité en tant qu’instrument de l’intégration communautaire.