La représentation du paradis dans la littérature européenne d'Homère à Milton : le sacré, le profane, et le poète
Auteur / Autrice : | Jacqueline Verdier-Navlet |
Direction : | Pascal Dethurens |
Type : | Thèse de doctorat |
Discipline(s) : | Littérature générale et comparée |
Date : | Soutenance en 2009 |
Etablissement(s) : | Strasbourg |
Mots clés
Mots clés contrôlés
Résumé
Cette étude analyse un corpus de textes littéraires appartenant au domaine culturel européen, qui représentent l’univers auquel accèdent les bienheureux après la mort. Il comprend un passage de L’Odyssée d’Homère, un extrait des Travaux et les Jours d’Hésiode, des vers de Pindare, d’Aristophane dans Les Grenouilles, des pages du Phédon de Platon, de La République de Cicéron, de L’Enéide de Virgile, du Paradis de Dante, des Tragiques d’Agrippa d’Aubigné, et du Paradis perdu de Milton. Définir la nature de ces domaines représentés, trouver la particularité de leur écriture, et comprendre pourquoi ces textes, provenant de contextes historiques divers, liés à des systèmes métaphysiques différents, ont été et restent toujours reçus comme des représentations de ce qu’on nomme maintenant le paradis, tel est le projet. L’examen de ce qui est donné comme l’espace, de ce que l’on peut observer à propos du temps et du fonctionnement de cet univers, fait apparaître chaque fois celui-ci comme un espace sacré, soit étranger au profane et lieu de la manifestation du divin, mais aussi du bonheur parfait. L’étude de la transmission de ce qui est l’invisible, l’inconnu, a priori l’ineffable, révèle, en particulier par les descriptions qui en sont faites, que ces représentations utilisent le profane, choisi et sublimé, même quand elles montrent le surnaturel, et qu’elles sont en fait des créations poétiques, appartenant au domaine esthétique. Exemplaires parce qu’elles respectent en même temps une métaphysique dont elles reproduisent d’ailleurs souvent l’imagerie, elles sont toujours comprises parce qu’elles suggèrent aussi la satisfaction de désirs essentiels pour l’homme et suivent les critères de ce qui, au-delà des variations du goût, plaît tout de suite universellement, la beauté classique. De cette dernière caractéristique découle la constatation de leur caractère exceptionnel, que fait d’ailleurs prévoir l’évolution de leur écriture au-delà des similitudes.