La mort comme fondement de la morale
Auteur / Autrice : | Bilé Amédée Aka |
Direction : | René Daval |
Type : | Thèse de doctorat |
Discipline(s) : | Philosophie |
Date : | Soutenance en 2009 |
Etablissement(s) : | Reims |
Résumé
La plupart des théories philosophiques sur le fondement de la morale s'établit sur des données essentiellement construites c' est-à-dire culturelles, si l'on considère la culture comme principe de la constructionalité rationnelle englobant aussi bien l'affectivité. Le présent travail propose une voie : un fondement de la morale reposant sur le ressort non-culturel du phénomène de la mort c'est-à-dire sur la mort comme donnée naturelle brute, radicalement immédiate en cela non-construite. Le paradoxe est que la morale dont l' essence serait proprement culturelle aurait alors comme fondement la mort, en tant que donnée proprement naturelle. C'est que contrairement à une tradition dualiste qui les oppose, la nature en vérité habite la culture et selon un statut réel qui rompt avec le transcendantalisme en lequel, sous l'égide d'un sujet présumé, la culture comme marqueur de l'essence de l'homme, s'arrogeait une suprématie vis-à-vis de la nature. Cette thèse admet plutôt l'inhérence consubstantielle de la nature (ici représentée par la mort « brute ») et de la culture (le sujet transcendantal). La mort comme fondement de la morale est le témoignage le plus saisissant de cette consubstantialité, résistant aux logiques positivistes qui aboutissent à « l'insensé ». Contre calcul et dualisme cette thèse ouvre donc à l'intimité la plus originaire de la question éthique.