"La plus merveilleuse des mers" : recherches sur la représentation de la mer Noire et de ses peuples dans les sources antiques, d'Homère à Eratosthène
Auteur / Autrice : | Anca-Cristina Dan |
Direction : | Didier Marcotte, Carlos Lévy |
Type : | Thèse de doctorat |
Discipline(s) : | Études grecques. Histoire ancienne |
Date : | Soutenance en 2009 |
Etablissement(s) : | Reims |
Jury : | Examinateurs / Examinatrices : Jean-Louis Ferrary, Alexandru Avram, Patrick Gautier Dalché, Francesco Prontera |
Mots clés
Résumé
À parcourir les descriptions spatio-temporelles du monde qui précèdent la « géographie » d’Ératosthène, on constate qu’évoquer le Pont-Euxin en tant que concept géographique est un anachronisme : les lieux, les peuples et les actions mythiques, littéraires et historiques situées, par les Modernes, dans la région de la mer Noire sont associées par les Grecs archaïques et classiques soit à un Au-delà, soit au Nord de l’œkoumène méditerranéen soit à d’autres Hellades non-égéennes soit, enfin, à un arc scythe dont nous écrivons ici l’histoire. Nous commençons par des Prolégomènes théoriques qui proposent, entre autres, une nouvelle taxinomie des perceptions spatiales antiques, par les vues hodologique, topologique et œkouménologique de l’espace supra-humain, ainsi qu’une définition de la géographie antique par ses caractéristiques d’hétérogénéité, de transgénéricité, de conservatisme et de déterminisme. En nous appuyant sur cette base terminologique et sur des connaissances de linguistique, de tradition littéraire antique et parfois médiévale, d’histoire, d’iconographie et d’archéologie pontique, nous analysons l’épopée d’Homère, d’Hésiode et d’Eumèle de Corinthe, les ïambes d’Hipponax, les fragments d’Aristéas de Proconnèse et d’Hécatée de Milet, les odes de Pindare, les tragédies d’Eschyle, de Sophocle et d’Euripide, les Histoires d’Hérodote et des autres logographes méconnus, le De aere d’Hippocrate, l’Anabase de Xénophon, le Périple – manuel d’hellénisme – du Pseudo-Scylax et, enfin, les réflexions pontiques d’Ératosthène. Nous aboutissons à une histoire des perceptions et des représentations de la mer Noire et, plus largement, de l’espace œkouménique grec.