Le Même et sa figure : des figures de l'opposition à l'opposition généralisée dans ''Les Regrets'' de Du Bellay
Auteur / Autrice : | Christophe Gutbub |
Direction : | Jean Lecointe |
Type : | Thèse de doctorat |
Discipline(s) : | Littérature française |
Date : | Soutenance en 2009 |
Etablissement(s) : | Poitiers |
Partenaire(s) de recherche : | Autre partenaire : Université de Poitiers. UFR Langues et Littératures (1970-....) |
Mots clés
Résumé
Les Regrets de Du Bellay livrent immédiatement à l'intuition du lecteur l'importance des figures de l'opposition, l'antithèse surtout, parfois l'oxymore, et aussi la pointe, la négation, l'ironie. Mais une étude systématique de ces figures se trouve confrontée à un objet qui paraît insaisissable. Le recueil s'inscrit dans une époque qui ramène la profondeur médiévale à la surface du visible, et ouvre ainsi l'espace d'une opposition généralisée dont les manifestations sont multiples : la Deffence transpose la figure de l'orateur dans la pluralité des langues ; la translatio médiévale qui, dans ses multiples acceptions, en particulier religieuse, politique et littéraire, abstrait un contenu des conditions réelles de son transfert, disparaît dans un monde de la traductio ; la dialectique ajoute aux espèces aristotéliciennes de l'opposition le lieu cicéronien des repugnantia. Quant à la rhétorique, elle hésite, à situer l'antithèse entre les mots et les choses, à reconnaître un oxymore présent depuis bien longtemps dans la tradition poétique. Dans Les Regrets, les diverses figures de l'opposition se laissent parfois difficilement reconnaître chacune à part, mais tirent leur force oppositionnelle de leur convergence, au sein de ce que l’on désigne ici comme des constructions antithétiques.