Thèse soutenue

Michel Foucault et le christianisme
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Auteur / Autrice : Philippe Chevallier
Direction : Frédéric Gros
Type : Thèse de doctorat
Discipline(s) : Philosophie
Date : Soutenance le 01/12/2009
Etablissement(s) : Paris Est
Ecole(s) doctorale(s) : École doctorale Lettres, Sciences Humaines et Sciences Sociales (Créteil)
Partenaire(s) de recherche : Equipe de recherche : Lettres, Idées, Savoirs (Créteil)
Jury : Président / Présidente : Michel Senellart
Examinateurs / Examinatrices : Frédéric Gros, Michel Senellart, Philippe Sabot, Jacques Le Brun
Rapporteurs / Rapporteuses : Michel Senellart, Philippe Sabot

Mots clés

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Résumé

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Les références au christianisme sont constantes dans l’oeuvre de Michel Foucault. Cette constance s’inscrit dans un questionnement philosophique plus large sur notre actualité : comprendre ce qui, aujourd’hui, nous constitue sujets de nous-mêmes, dans des rapports de savoir et de pouvoir, demande en effet de s’interroger sur la spécificité du rapport à soi que l’Occident a défini depuis les premiers siècles chrétiens. Notre thèse propose une étude critique de l’ensemble de ces références chrétiennes, mettant en lumière leurs règles de lecture et d’interprétation, avec une attention particulière portée au cours inédit Du gouvernement des vivants (1979-1980). Trois temps scandent un parcours qui ne se veut pas chronologique : 1) objets, 2) lectures, 3) interprétations. La première partie de notre travail montre comment le christianisme est devenu, à partir de 1978, un objet d’étude à part entière pour Foucault, malgré la dissolution des grandes entités historiques initialement provoquée par l’archéologie et la généalogie. Deux notions nouvelles ont permis une analyse du phénomène chrétien sur une longue durée, sans présupposer une quelconque essence du christianisme : la « gouvernementalité » (cours Sécurité, territoire, population en 1977-1978) et les « régimes de vérité » (cours Du gouvernement des vivants en 1979-1980). Cette dernière notion découpe dans les pratiques chrétiennes un certain type d’actes réfléchis : ceux par lesquels un sujet manifeste la vérité de ce qu’il est. La deuxième partie s’attache à la manière dont le philosophe lit les écrits chrétiens, avec des déplacements méthodologiques importants dans la manière de recevoir ces textes. Le corpus patristique, objet de plusieurs leçons au Collège de France en 1978 et 1980, permet non seulement une étude synthétique des sources utilisées par Foucault (sources primaires et secondaires), mais également une compréhension fine de ses pratiques de traduction, au plus près du lexique original des textes. Dans la troisième partie, nous nous efforçons de ressaisir l’interprétation générale que le philosophe donne du christianisme, des études sur la folie et la littérature des années 1960 à celles consacrées aux « techniques de vie » à partir de 1980. Cette interprétation ne se construit pas d’elle-même, mais toujours en regard de l’Antiquité gréco-romaine. Loin de l’image facile d’un christianisme ascétique et intransigeant, Foucault définit l’originalité chrétienne comme la reconnaissance et l’institution paradoxale d’un rapport précaire à la vérité