Thèse soutenue

L'espagnol des immigrés équatoguinéens de Libreville (Gabon) : approche sociolinguistique

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Auteur / Autrice : Jean-Claude Kombila
Direction : Christian Lagarde
Type : Thèse de doctorat
Discipline(s) : Espagnol
Date : Soutenance en 2009
Etablissement(s) : Perpignan

Mots clés

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Mots clés contrôlés

Résumé

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Cette étude sociolinguistique se base sur des enquêtes de terrain menées dans le quartier de Nkembo, à Libreville (Gabon), auprès des immigrés Equato-guinéens. Ces derniers forment une communauté stigmatisée en tant qu'étrangère, composée de travailleurs immigrés et de langue nationale espagnole, sur un terrain dominé par le français, langue officielle du Gabon. Or, leur implantation dans la capitale gabonaise n'en obéit pas moins à des critères ethnolinguistiques, puisque les trois-quarts des habitants de la Guinée Équatoriale sont des Fang (de langue fang), tout comme le tiers des habitants du Gabon. Mais les solidarités ethnolinguistiques sont complexes et jouent aussi bien dans un sens positif que négatif. La première partie de la thèse envisage des données contextuelles : les raisons qui motivent le mouvement migratoire de Guinée Équatoriale vers le Gabon (dictatures successives et crise économique en Guinée à l'issue de la décolonisation ; prospérité économique du Gabon) ; les systèmes linguistiques mis en contact (espagnol, fang, français) au sein de la communauté immigrée à Nkembo. La deuxième partie, en adoptant la perspective sociolinguistique, voit dans la mise en contact une source de conflit dont témoigne le stigmate "Équato" attribué aux immigrés, qui tempèrent un certain nombre de lieux et circonstances de convivialité. A ces langues s'attachent au sein de la communauté des représentations clairement différenciées. La troisième partie considère l'espagnol des Équato-guinéens de Libreville comme un variété dialectale gabonaise parmi bien d'autres. Il est procédé à une étude linguistique précise de cet espagnol fortement influencé à la fois par la langue maternelle fang des locuteurs et celle de leur environnement librevillois, le français. La thèse montre que l'espagnol destructuré de la communauté équato-guinéenne n'est autre que la traduction langagière d'une perte de repères identitaires de la part de ces populations déracinées de force et en mal d'intégration, à la différence d'autres étrangers établis au Gabon. La deuxième partie, en adoptant la perspective sociolinguistique, voit dans la mise en contact une source de conflit dont témoigne le stigmate "Équato" attribué aux immigrés, qui tempèrent un certain nombre de lieux et circonstances de convivialité. A ces langues s'attachent au sein de la communauté des représentations clairement différenciées.