Développement d’une forme pharmaceutique véhiculant un calixarène destinée au traitement d’une peau saine ou lésée contaminée par de l’uranium
Auteur / Autrice : | Aurélie Spagnul |
Direction : | Elias Fattal |
Type : | Thèse de doctorat |
Discipline(s) : | Pharmacie |
Date : | Soutenance en 2009 |
Etablissement(s) : | Paris 11 |
Partenaire(s) de recherche : | Autre partenaire : Université de Paris-Sud. Faculté de pharmacie (Châtenay-Malabry, Hauts-de-Seine) |
Mots clés
Mots clés contrôlés
Résumé
Les accidents de contamination par voie cutanée représentent la seconde cause de contamination des travailleurs de l’industrie nucléaire, après l’inhalation. La contamination cutanée par l’uranium est particulièrement préoccupante car elle peut conduire à une forte exposition interne des individus et les traitements actuellement employés, c’est-à-dire le rinçage de la zone cutanée contaminée et l’administration de décorporants, sont peu efficaces. Il apparaît alors important de développer de nouveaux traitements. La stratégie adoptée dans ces travaux de thèse a consisté à mettre au point un traitement local de la contamination cutanée par l’uranium basé sur l’utilisation d’un chélateur de la famille des calixarènes, le 1,3,5-OCH3-2,4,6-OCH2COOH-p-tertbutylcalix[6]arène, permettant de piéger le radioélément au niveau de la zone cutanée contaminée afin d’empêcher sa pénétration dans l’organisme, et ainsi d’éviter la manifestation de ses effets toxiques. Notre premier objectif a été de développer une forme galénique adaptée à l’usage cutané contenant le calixarène tricarboxylique d’intérêt et capable de le rendre disponible pour la chélation de l’uranium présent dans une solution aqueuse contaminée. Une nanoémulsion de type huile dans eau présentant des molécules de calixarène à la surface des gouttelettes huileuses dispersées a ainsi été formulée. Notre second objectif a consisté à évaluer l’intérêt de la nanoémulsion de calixarène en tant que traitement d’urgence des contaminations cutanées par l’uranium. Dans un premier temps, nous avons démontré par des expérimentations in vitro utilisant la technique d’ultrafiltration que la nanoémulsion de calixarene est capable d’extraire rapidement, en moins de 5 minutes, plus de 80 % des ions uranyle d’une solution aqueuse contaminée. L’étude ex vivo de la diffusion percutanée de l’uranium à travers des explants de peau d’oreille de porc montés en cellule de Franz a ensuite montré que le traitement de la contamination par la nanoémulsion de calixarène permet d’empêcher le passage de l’uranium à travers la peau. En effet, l’application de la nanoémulsion de calixarène immédiatement après la contamination cutanée permet de réduire la quantité d’uranium diffusée à travers la peau au bout de 24 heures de respectivement 94 % et 98 % sur peau saine et peau excoriée. Ce système montre donc de réelles potentialités et ouvre de nouvelles perspectives dans le traitement des contaminations cutanées par l’uranium.