Recurrent evolution of zygomorphy in eudicots. Investigation of floral architecture, development and genetic bases
Auteur / Autrice : | Florian Jabbour |
Direction : | Sophie Nadot, Catherine Damerval |
Type : | Thèse de doctorat |
Discipline(s) : | Sciences biologiques. Biodiversité, systématique, évolution |
Date : | Soutenance en 2009 |
Etablissement(s) : | Paris 11 |
Partenaire(s) de recherche : | Autre partenaire : Université de Paris-Sud. Faculté des sciences d'Orsay (Essonne) |
Mots clés
Mots clés contrôlés
Mots clés libres
Résumé
La symétrie bilatérale (ou zygomorphie) est un caractère floral apparu de manière récurrente et indépendante au cours de l’évolution des angiospermes, à partir de formes ancestrales de fleurs à symétrie radiale. La zygomorphie est considérée comme une innovation clé des plantes à fleur et est souvent associée à des phénomènes de radiations adaptatives. Certains facteurs génétiques impliqués dans la mise en place de la zygomorphie sont désormais connus chez quelques espèces modèles d’eudicots dérivées et le gène CYCLOIDEA, identifié chez Antirrhinum majus (Plantaginaceae), joue un rôle clé dans le déterminisme de ce caractère. Cependant, les causes moléculaires de la zygomorphie restent encore mal connues chez les eudicots basales et les monocots et il demeure de ce fait impossible de déterminer dans quels groupes taxonomiques l’évolution répétée de la zygomorphie résulte d’une évolution parallèle ou convergente. L’apparition répétée de ce caractère homoplasique résulte aussi probablement de l’action de contraintes de développement, le canalisant au cours de l’évolution dans certaines directions privilégiées. Ce travail de thèse a tout d’abord consisté à identifier de potentielles contraintes de développement dans le groupe des Asteridae (core eudicots), grâce à des méthodes phylogénétiques comparatives. Dans ce groupe, une mérosité variable du périanthe et des étamines nombreuses se sont avérés être des facteurs limitant les transitions vers la zygomorphie. Une comparaison avec un travail similaire effectué sur les Ranunculales a montré que le développement des Asteridae était plus canalisé et moins apte à former des combinaisons variées de caractères. Ces résultats laissent supposer l’existence d’un contrôle génétique de la zygomorphie différent entre les eudicots dérivées et basales. Afin de tester cette hypothèse, les bases moléculaires de la zygomorphie ont été étudiées chez les Ranunculaceae (Ranunculales) par une approche évo-dévo de type gène candidat. La diversité ainsi que les profils d’expression des gènes homologues de CYCLOIDEA (RANACYL) ont été examinés dans différentes espèces et pour différents organes et stades de développement. Le développement des espèces étudiées a auparavant été décrit, en insistant particulièrement sur la mise en place de la zygomorphie. L’approche évo-dévo a montré que les gènes RANACYL ont subi une première duplication avant la divergence des Ranunculaceae et une seconde, cette fois-ci avant la divergence du seul clade à fleurs zygomorphes de la famille. La duplication spécifique aux Delphinieae est un argument en faveur d’un rôle des gènes RANACYL dans la zygomorphie, mais les profils d’expression, à ce stade de l’étude, n’apportent pas de véritable confirmation. La poursuite de ce travail nécessitera l’utilisation de techniques de génétique inverse (VIGS) et de biologie moléculaire (études fonctionnelles par hybridations in situ) pour déterminer si l’évolution de la zygomorphie chez les Ranunculaceae résulte du même type de mécanismes moléculaires que ceux identifiés chez les eudicots dérivées.