Thèse soutenue

Les hétairoi, compagnons guerriers et amis, images et réalités politiques d'Homère à Alexandre le Grand

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Auteur / Autrice : Sandrine Rinaldi
Direction : Pierre Carlier
Type : Thèse de doctorat
Discipline(s) : Histoire et archéologie des mondes anciens
Date : Soutenance le 15/12/2009
Etablissement(s) : Paris 10
Ecole(s) doctorale(s) : École doctorale Espaces, Temps, Cultures (Nanterre, Hauts-de-Seine ; 2000-....)
Jury : Président / Présidente : Sylvie Le Bohec
Examinateurs / Examinatrices : Pierre Carlier, Sylvie Le Bohec, Évelyne Scheid-Tissinier, Olivier Battistini
Rapporteur / Rapporteuse : Sylvie Le Bohec, Évelyne Scheid-Tissinier

Résumé

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Les hétairoi forment, dans le monde guerrier, un groupe d’hommes qui entoure un chef, avec pour principale fonction celle de le servir. Dans les poèmes homériques, l’hétairos est le guerrier qui accompagne son roi ou son chef en expédition, ou le compagnon qui reste dans l’oikos pour veiller sur les biens de celui qui est absent. En Macédoine, les hétairoi constituent, d’une part, les membres de la cavalerie macédonienne et, d’autre part, les hégèmones qui composent l’état-major. Les hétairoi sont ceux qui combattent, qui délibèrent et qui partagent le repas avec leur chef. Certains d’entre eux sont des intimes, du fait d’affinités particulières et de liens d’amitié ; ces relations personnelles s’expliquent, en général, par la notion d’âge. Ainsi, les principaux hétairoi d’un chef sont, pour la plupart, des hommes qui ont le même âge et, donc, qui ont grandi ensemble. La notion d’hétairos est attachée à un certain nombre de valeurs, comme le courage et la fidélité, et, de ce fait, cette notion se trouve liée à l’idéal héroïque. Ainsi, la force de cette communauté s’explique, certes, par le respect des valeurs, par un soutien mutuel, par des liens d’amitié, mais aussi par des pratiques sociales comme le don et le contre-don. Cependant, poussé à l’extrême, cet idéal devient hybris, démesure, et transforme les valeureux hétairoi en êtres orgueilleux, non plus soucieux de leur chef, mais de leur propre personne. Ces hétairoi deviennent, de ce fait, un danger pour le reste de la communauté ou le roi. Ce dernier n’a alors d’autre issue que celle de souhaiter, voire de tramer, leur disparition.