Auteur / Autrice : | Lidwine Charbeau |
Direction : | François Eymard-Duvernay |
Type : | Thèse de doctorat |
Discipline(s) : | Sciences économiques |
Date : | Soutenance le 14/12/2009 |
Etablissement(s) : | Paris 10 |
Ecole(s) doctorale(s) : | École doctorale Économie, organisations, société (Nanterre) |
Jury : | Président / Présidente : Jacqueline Laufer |
Examinateurs / Examinatrices : François Eymard-Duvernay, Jacqueline Laufer, Géraldine Schmidt, Annie Cornet, Philippe Dorge, Gwenaële Rot | |
Rapporteurs / Rapporteuses : Géraldine Schmidt, Annie Cornet |
Mots clés
Mots clés contrôlés
Mots clés libres
Résumé
Plutôt que de réduire les inégalités professionnelles entre hommes et femmes à un problème de choix, d’incitations ou de pure discrimination, nous proposons d’examiner ce phénomène à travers la question de l’évaluation du travail. L’approche conventionnaliste mobilisée accorde une place majeure au processus d’évaluation de la qualité du travail : celui-ci ne se résume pas à une simple coordination des acteurs autour d’un critère de sélection, il mobilise une représentation collective et consensuelle du « bon » salarié, i.e. une convention de qualité. Une même entreprise est traversée par une pluralité de conventions de qualité. Nous faisons l’hypothèse que la mobilisation de certaines d’entre elles explique l’exclusion durable des femmes de certains postes (le plafond de verre) ou de certaines filières évolutives. Une étude économétrique de la progression des cadres et des ETAM chez un constructeur automobile est proposée. Elle permet d’isoler les déterminants objectifs des carrières, considérés comme autant de critères d’évaluation, et d’évaluer leurs impacts sur les trajectoires des hommes et des femmes. Une étude qualitative par entretiens affine notre prospection des modes d’évaluation et permet de comprendre comment des processus de gestion, apparemment neutres, s’avèrent in fine défavorables aux femmes. Ces résultats plaident pour un examen plus fin des pratiques d’évaluation dans le diagnostic des inégalités professionnelles. Ils soutiennent également la stratégie d’égalité négociée défendue depuis peu par les pouvoirs publics : pour plus d’efficacité, les politiques publiques doivent favoriser des formes de régulation plus proches de la réalité des entreprises.