Les laveries de quartier à Paris : une pratique urbaine entre intimité et sociabilité
Auteur / Autrice : | Richard Nordier |
Direction : | Guy Burgel |
Type : | Thèse de doctorat |
Discipline(s) : | Aménagement de l'espace - Urbanisme |
Date : | Soutenance le 24/11/2009 |
Etablissement(s) : | Paris 10 |
Ecole(s) doctorale(s) : | École doctorale Économie, organisations, société (Nanterre, Hauts-de-Seine ; 2000-....) |
Jury : | Président / Présidente : Martine Segalen |
Examinateurs / Examinatrices : Guy Burgel, Martine Segalen, Jean-Pierre Augustin, Jacques Brun, André Guillerme, Michel Herrou | |
Rapporteur / Rapporteuse : Jean-Pierre Augustin, Jacques Brun |
Mots clés
Mots clés contrôlés
Mots clés libres
Résumé
Anachronismes urbains, les laveries automatiques s’apparentent à une forme d’avatar contemporain des lavoirs d’antan. Présentes en nombre dans la capitale – Paris compte plus de 700 établissements –, leur statut ambigu (s’agit-il « d’espaces publics ordinaires » ? d’équipements collectifs ? de commerces de proximité ?) et leur inscription dans le champ de la quotidienneté en font un objet délaissé de la recherche scientifique. Pourtant, leur relation directe avec le linge et sa forte charge symbolique, culturelle et économique ainsi que leur positionnement singulier au carrefour du social – le lieu commun dans lequel les usagers nettoient leurs effets personnels – et de l’intime – les vêtements et leur rapport au corps – les rendent dignes d’intérêt aux yeux des praticiens des sciences sociales, et, plus particulièrement, des urbanistes.Car les lavomatics constituent un acteur inattendu de la ville : véritable « pratique urbaine » répondant aux modes de vie contrastés des populations métropolitaines (« riches » nomades revendiquant un relatif détachement matériel / « pauvres » cantonnés au niveau microlocal), ils participent activement de la « vie de quartier » des arrondissements dans lesquels ils sont implantés, ainsi, plus globalement, qu’au processus « d’hygiénisation » de la ville et de ses habitants.Ce faisant, la fréquentation des laverie génère des comportements originaux témoignant du réajustement permanent qui s’opère entre la sociabilité qu’offre la vie citadine et la préservation de l’intimité qu’impose l’exposition latente du corps en dehors de la sphère privée. Le recours au concept bourdieusien d’habitus permet de prendre la mesure de ces phénomènes et en nourrit la compréhension.