Restaurer l'idée de citoyenneté à l'aube des Lumières : le républicanisme moderne de Locke et Spinoza
Auteur / Autrice : | Christophe Miqueu |
Direction : | Christian Lazzeri |
Type : | Thèse de doctorat |
Discipline(s) : | Philosophie |
Date : | Soutenance en 2009 |
Etablissement(s) : | Paris 10 |
Mots clés
Résumé
L'objectif de cette thèse est de comprendre le renouveau paradigmatique de l'idée de citoyenneté que deux philosophes majeurs, appartenant à la même génération, John Locke (1632-1704, anglais) et Baruch Spinoza (1632-1677, hollandais) ont contribué à élaborer trois quarts de siècle avant Rousseau etplus d'un siècle avant les Révolutions française et américaine. Les théoriciens politiques post hobbesiens avaient à faire face à une problématique nouvelle : comment comprendre la vie en communauté face à l'émergence au premier plan de la sphère individuelle ? La réponse immédiate pour tout chercheur travaillant sur cette période et ces auteurs limite la philosophie politique moderne à la théorie du contrat social et la citoyenneté à l'idée de sujétion artificielle ; et elle fait de Hobbes le premier penseur à avoir systématisé une telle doctrine. Or Spinoza et Locke ont immédiatement après lui fait vaciller tout l'édifice de soumission absolue au Léviathan. La restauration de l'idée de citoyenneté qu'ils mirent en oeuvre dans un contexte de crise de la référence civique articule les schèmes classiques de la tradition philosophique républicaine avec l'apport théorique jusnaturaliste, et en particulier le principe individualiste hobbesien. Locke et Spinoza apparaissent alors sous un nouveau jour : deux républicains modernes pour qui la logique nouvelle des droits n'est pas incompatible avec la logique ancienne des devoirs des citoyens.