Corps organique et constitution de l'individualité chez Leibniz
Auteur / Autrice : | Jeanne Roland |
Direction : | Martine de Gaudemar |
Type : | Thèse de doctorat |
Discipline(s) : | Philosophie |
Date : | Soutenance en 2009 |
Etablissement(s) : | Paris 10 |
Jury : | Examinateurs / Examinatrices : Anne Fagot-Largeault, Michel Fichant, Philippe Hamou |
Rapporteur / Rapporteuse : Elisabetta Pasini, François Duchesneau |
Résumé
Notre propos est de mesurer les puissances d’opposition du concept leibnizien de corps organique au dualisme cartésien et, pour cela, son rôle déterminant dans la pensée de l’individualité. Nous interrogeons d’abord le geste métaphysique qui consiste à accorder des formes substantielles à certains corps, au moment où s’e��labore le concept d’une substantialité individuelle sous-tendu par la critique de la res cogitans aussi bien que de la res extensa. L’examen de la typologie des phénomènes, qui croise celle des agrégats, permet de questionner les rapports entre la substance individuelle et la réalité corporelle. L’ego n’est plus la res cogitans, sans être à proprement parler une substance corporelle. C’est son organicité, condition naturelle d’existence commune à tous les êtres, qui assure en lui la raison d’un rapport aux autres substances, constitutive de son individualité. Le concept de machine de la nature, précisant celui de corps organique en 1695, est contemporain de l’hypothèse des accords. Ame et corps sont moins deux substances distinctes que deux points de vue sur l’unité individuelle, telle qu’elle se réalise dans l’infinie composition d’une machine de la nature. Nous examinons alors la nature du passage de la substance individuelle à la substance simple ou monade, qui est contemporain de l’apparition du vocable d’organisme : mouvement de naturalisation et d’uniformisation du créé, qui ne revient pas à concevoir les monades à l’image d’entités psychiques, mais plutôt à les articuler de manière nécessaire à l’organicité d’un corps. L’individualité, pensée comme composition, s’ordonne dès lors à une réalité non substantielle: organique.