L'Ecriture de l'intime dans les oeuvres et le journal de Jules Renard
| Auteur / Autrice : | Stéphane Gougelmann |
| Direction : | Jean-Louis Cabanès |
| Type : | Thèse de doctorat |
| Discipline(s) : | Littérature française |
| Date : | Soutenance le 13/11/2009 |
| Etablissement(s) : | Paris 10 |
| Ecole(s) doctorale(s) : | École doctorale Lettres, langues, spectacles (Nanterre, Hauts-de-Seine ; 2000-....) |
| Jury : | Président / Présidente : Pierre-Jean Dufief |
| Examinateurs / Examinatrices : Jean-Louis Cabanès, Pierre-Jean Dufief, Guy Ducrey, Denis Pernot | |
| Rapporteurs / Rapporteuses : Guy Ducrey, Denis Pernot |
Mots clés
Mots clés contrôlés
Mots clés libres
Résumé
« Chacun pour moi. » Telle est la devise amusante que Catulle Mendès attribue à Jules Renard (1864-1910).En effet, auteur d’un Journal intime et d’une oeuvre qui ressemble à son Journal, Renard manifeste dans ses écrits une attention scrupuleuse à lui-même et aux autres à travers lui-même. En cela, il participe à ce mouvement fin-de-siècle où le culte du document en littérature est en partie évincé par la culture du moi. Mais, désireux d’affirmer toute sa singularité, il élabore un style qui tranche sur tous les autres et se veut artiste indépendant. Nous avons donc tenté de comprendre la logique qui pousse l’homme à s’écrire et souhaité mettre en évidence la dialectique qui se noue entre l’intime et son reflet d’encre. Pour ce faire, il nous a d’abord semblé utile de suivre le parcours qui conduit Renard de l’abandon des principes réalistes à une littérature d’observation mais d’une observation ouvertement subjective et s’incarnant dans une image intériorisée de la réalité vécue. Pour autant, la peinture de soi ne se réduit pas au genre de l’autoportrait. L’intime est relationnel et sa représentation inclut nécessairement la présence des autres. Cependant, l’intersubjectivité est ambivalente chez Jules Renard : l’autre peut apparaître comme une force aliénante, un ennemi à railler ou à charmer, mais offre aussi la possibilité de s’épanouir dans une relation d’amitié ou d’amour, dans l’admiration, voire la fraternisation. Enfin, il nous est apparu que l’écriture de l’intime était pour l’écrivain le moyen de se connaître, mais surtout de s’amender moralement et de s’inventer poétiquement dans une forme lacunaire et laconique. L’écrivain s’approche alors de son idéal d’humour et invite son lecteur à devenir son semblable, son frère, autrement dit à être son intime.