Suivre le fil : ethnographie d'une filière textile à Vientiane (R.D.P. LAO)
Auteur / Autrice : | Annabel Vallard |
Direction : | Bernard Formoso |
Type : | Thèse de doctorat |
Discipline(s) : | Ethnologie |
Date : | Soutenance en 2009 |
Etablissement(s) : | Paris 10 |
Mots clés
Mots clés contrôlés
Résumé
Les textiles d'Asie du Sud-Est ont été essentiellement abordés comme objets de la culture matérielle dans le cadre d'études d'histoire de l'art ou d'ethnologie, privilégiant une approche taxinomique posée en termes de styles, d'usages et de groupes ethniques. Du fait de leur place dans ces classifications, les textiles y sont souvent envisagés comme des surfaces où sont inscrits des marqueurs d'identités. En suivant le fil et en considérant le tissu - ce solide souple tenant de l'entrecroisement d'au moins deux éléments perpendiculaires, la chaîne et la trame - dans ce qu'il a de plus tangible, une matérialité protéiforme, cette thèse - fruit d'une enquête ethnographique de deux ans - propose de rendre compte des modalités de sa présence aux humains au cours des différentes étapes de la filière commerciale qui lie les villages de tisserands de la boucle du Mékong et la plus grande place de marché de la R. D. P. Lao, le Marché du Matin de Vientiane. Le tissu, en tant que matière, a ceci de particulier qu'il engage au quotidien des rapports de surfaces, mais aussi d'épaisseurs, intenses avec le corps humain. Il laisse dès lors entrevoir la possibilité d'une 'matériologie anthropologique' ou d'une `anthropologie des matériaux' qui trouve dans l'analyse des filières un outil méthodologique précieux. En focalisant notre attention sur des processus de co-production, nous nous donnons ainsi plus de chance d'accéder aux choses en train de se faire ensemble par des mises en contact, à l'instar de la peau (tout) contre le tissu.