Thèse soutenue

Corps de guerre : poétique de la rupture

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Auteur / Autrice : Leyla Mansour
Direction : Philippe TancelinKatia Légeret
Type : Thèse de doctorat
Discipline(s) : Théâtre et danse
Date : Soutenance en 2009
Etablissement(s) : Paris 8

Résumé

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Entre la création esthétique et la guerre, il y a la ville. La ville, lieu où l’on habite, monde dont on est exilé, et, corps qui habite le corps, se meut dans les sens, s’écrit dans les mouvements de la pensée. C’est cette idée qui cherche à se déplier dans ce travail, à travers une analyse d’œuvres de création et d’entretiens revenant à des artistes et des créateurs habitant ou ayant habité Beyrouth. Cette analyse se continue dans les écritures d’une pensée empirique qui se raccorde au corps de Beyrouth et à ses résistances ; et qui s’installe entre le politique et le poétique, l’historique et l’esthétique, pour parler de ces résistances. Le Corps de Guerre est nommé pour expliquer ce devenir-ville que Beyrouth trace contre les effets de la guerre, contre la volonté de l’homogénéiser, contre la fracture et son morcellement. Dans ce devenir, Beyrouth se renouvelle depuis des millénaires, s’écrit et se recrée corps de « multiplicités ». Les affects et les percepts reconstruisant la ville dans l’œuvre poétique, littéraire, ou artistique, se rapportent à cette Beyrouth qui ne cesse pas de rompre avec elle-même, de se décentrer, et de « se déterritorialiser » pour se vivre champ de mutations et de passages ; pour s’oublier. Les parcours de la pensée entre des expressions diverses des amours de Beyrouth et de ses peurs, les désirs qu’elle suscite, les désespoirs dont elle afflige le corps, conduisent à la conceptualisation du Corps de Guerre. C’est un Corps virtuel qui s’actualise dans les mouvances d’un corps-ville, d’un corps-pensée, et de corps de création devenant dans la guerre contre la guerre. Il se construit entre leurs productions hétérogènes et singulières.