Thèse soutenue

Guerres ''ethniques'' et mondialisation : les cas du Congo-Brazzaville et de la Côte d'Ivoire

FR  |  
EN
Auteur / Autrice : Jean Peutêtre M'Pélé
Direction : Jean BatouGérard Mairet
Type : Thèse de doctorat
Discipline(s) : Science politique
Date : Soutenance en 2009
Etablissement(s) : Paris 8

Résumé

FR  |  
EN

Le processus de démocratisation qui s'est produit en Afrique subsaharienne, à la fin du XXe siècle et au début du XXIe, a abouti dans certains pays à une conflictualité située au-delà de la confrontation ouverte et légale de la pluralité qu'est la démocratie, autrement dit à la violence armée et meurtrière. La dimension ethnique, voire confessionnelle, de cette violence est souvent considérée comme le retour d'un archaïsme ou d’un atavisme et comme l'expression d’une extériorité ou d’une faible intégration à la mondialisation des sociétés concernées. En nous appuyant sur les cas du Congo-Brazzaville et de la Côte d’Ivoire, cette étude démontre, au contraire, que ces guerres dites ethniques sont la manifestation de la longue insertion de ces sociétés dans la mondialisation comprise comme un processus ayant débuté, il y a environ cinq siècles, avec la traite transatlantique et relayée par la colonisation et la post-colonisation. Par conséquent, les dimensions ethnique/régionale et confessionnelle servent plutôt d'habillage aux intérêts modernes ou post-modernes des principaux acteurs politiques et économiques nationaux (congolais et ivoiriens) et internationaux, principalement de l’ancienne métropole coloniale. L'accent mis, par les analyses supposées scientifiques, sur ces dimensions, plutôt que sur les intérêts modernes et post-modernes qui les structurent, n'est pas un accident, mais un aspect de la nature de ladite mondialisation dans laquelle ont été “scientifiquement” élaborées l'altérité et l'infériorité ontologiques des Africains subsahariens. Ainsi, l'étude de ces conflits contribue à une redéfinition de la mondialisation ou de la modernité débarrassée de l'occidentalocentrisme, qui est encore dominant dans l'africanisme, compris comme un complexe discursif sur l'Afrique subsaharienne.