Dynamique d'interaction entre lymphocites TCD8 + cellules dendritiques : bases moléculaires et implications pour les réponses immunes T CD8+
Auteur / Autrice : | Alix Scholer-Dahirel |
Direction : | Sebastian Amigorena |
Type : | Thèse de doctorat |
Discipline(s) : | Immunologie |
Date : | Soutenance en 2009 |
Etablissement(s) : | Paris 7 |
Mots clés
Résumé
Les lymphocytes T CD8+ ont un rôle crucial dans l'élimination de nombreux pathogènes et de tumeurs. Or, la mise en place de réponse immune T CD8+ nécessite l'interaction directe des lymphocytes T CD8+ naïfs avec les cellules dendritiques présentant l'antigène. Lors de ces interactions, les lymphocytes T CD8+ intègrent un grand nombre de signaux qui contribuent à leur programmation dès les 1-2 premiers jours d'une immunisation. Pendant cette période, la dynamique des interactions entre lymphocytes T CD8+ naïfs et cellules dendritiques diffère selon qu'une immunité ou une tolérance est induite : il existe une corrélation entre les modalités d'interactions entre lymphocytes T CD8+ et cellules dendritiques, et la nature du programme de différenciation des lymphocytes T CD8+ induit par la reconnaissance de l'antigène. L'objectif de ma thèse était d'étudier les bases moléculaires de la dynamique d'interactions entre lymphocytes T CD8+ naïfs et cellules dendritiques et d'en analyser les implications pour les réponses immunes T. Dans un premier temps, nous nous sommes intéressé à l'initiation des interactions entre lymphocytes T et cellules dendritiques. Nous avons observé que, lors de la mise en place de réponse immune T CD8+ pour un antigène donné, les lymphocytes T CD8+ polyclonaux interagissent préférentiellement avec les cellules dendritiques présentant cet antigène. Du point de vue fonctionnel, cette interaction préférentielle des lymphocytes T CD8+ polyclonaux avec les cellules dendritiques matures déjà impliquées dans la mise en place d'une réponse immune T CD8+ améliore considérablement l'activation de lymphocytes T CD8+ naïfs présents à de faibles fréquences et spécifiques d'autres antigènes présentés par ces mêmes cellules dendritiques. Ces résultats ont des implications profondes sur les stratégies de vaccinations anti-tumorales. Dans un deuxième temps, nous avons identifié des régulateurs moléculaires de la stabilité des interactions T-DCs. Nous montrons que la molécule d'adhésion ICAM-1 et la protéine WASp sont deux acteurs essentiels de la régulation de la durée des contacts entre lymphocytes T CD8+ et cellules dendritiques. Nous avons ensuite cherché à déterminer dans quelle mesure les contacts T-DC stables dépendant d'ICAM-l déterminent le devenir de la réponse immune T CD8+. En absence d'ICAM-l A, des interactions transitoires séquentielles induisent l'activation des lymphocytes T CD8+ naïfs, leur prolifération et leur différenciation en lymphocytes T cytotoxiques pendant les premiers jours suivant l'immunisation. En revanche, les interactions stables entre lymphocytes T CD8+ et cellules dendritiques dépendant d'ICAM-l déterminent la survie des lymphocytes T activés et la mise en place d'une mémoire immunologique. Enfin, nous avons découvert un nouveau mécanisme modulant la dynamique d'interaction T-DCs lors de l'initiation de réponses immunes T antitumorale : les lymphocytes T régulateurs lysent les cellules dendritiques in vivo. Ce phénomène requiert la présence de l'antigène tumoral à la surface des cellules dendritiques et dépend d'une voie de cytotoxicité impliquant la perforine. Les lymphocytes T régulateurs contrôlent donc le nombre de cellules présentatrices de l'antigène tumoral dans les ganglions drainant la tumeur. Ils inhibent ainsi l'arrêt des lymphocytes T CD8+ spécifiques de l'antigène tumoral et donc la mise en place d'une réponse immune anti-tumorale efficace.