Joan Miró, ''illustrateur'' des poètes : à la lumière de l'Extrême-Orient
Auteur / Autrice : | Jiyoung Shim |
Direction : | Annie Renonciat |
Type : | Thèse de doctorat |
Discipline(s) : | Histoire et sémiologie du texte et de l'image |
Date : | Soutenance en 2009 |
Etablissement(s) : | Paris 7 |
Résumé
Joan Mirô a consacré une part importante de ses forces à l'illustration de la poésie, en créant une relation nouvelle entre texte et image, la poésie lui étant un moteur de renouvellement de son art pictural, et celui de ses nombreuses collaborations avec les poètes. La créativité foisonnante de ses divers ouvrages, échappant à toute catégorisation du livre illustré, prouve la singularité de son art d'illustrer la poésie, qui relève plus de l'interprétation du moment de sa lecture du texte poétique, que de la transposition visuelle du contenu textuel. Son illustration refusant ainsi toute analyse de l'image fondée sur un modèle linguistique lié à l'idéologie de la mimesis, nous proposons un mode de lecture fondé sur la pensée visuelle de l'Extrême-Orient, dont l'approche se justifie aussi par l'affinité de Mirô avec cette esthétique qui se manifeste par sa volonté d'être un artiste total (peintre, poète, calligraphe), son goût du signe idéogrammatique, et jusqu'à son principe créateur. Nous éclairons ses ouvrages par les concepts concernent : le processus créateur commun à la peinture et à la poésie, qui relève notamment de la subjectivité et de la spontanéité, à partir de la règle Qiyun Shengdong , la résonance des souffles qui donne vie et mouvement) : l'art du détour singulier qui se manifeste dans la pratique de peindre à partir du poème-sujet, hwaje-shi ; le principe shuhua tongyuan qui accorde une même source à l'écriture calligraphique et à la peinture. Cette étude révèle Miró, « illustrateur » des poètes, qui propose une interprétation visuelle de son vécu de la lecture et nous invite à ressentir l'union de son esprit avec celui de la poésie.