Thèse soutenue

Décomposition des effets des changements des paysages et des pratiques d'exploitation sur la biodiversité des milieux agricoles et forestiers

FR  |  
EN
Auteur / Autrice : Yves Bas
Direction : Frédéric JiguetRobert Barbault
Type : Thèse de doctorat
Discipline(s) : Écologie
Date : Soutenance en 2009
Etablissement(s) : Paris 6

Résumé

FR

La destruction des habitats est considérée comme la première cause d’extinction d’espèces. Cependant, il est maintenant envisagé que la transformation des habitats en elle-même soit moins importante que la manière dont l’habitat transformé est utilisé. La conservation porte donc un intérêt croissant sur les milieux exploités, et les biologistes de la conservation recherchent activement des moyens de concilier production et maintien de la biodiversité. La plupart des efforts de recherche destinés à définir les pratiques d’exploitation optimales pour la conservation, consistent à comparer des modalités d’exploitation. Adopter une modalité d’exploitation implique en fait plusieurs décisions pour le gestionnaire. Dans ce contexte, j’ai cherché à décomposer les effets de ces décisions et particulièrement distinguer les décisions de gestion liées à l’intensité de production en elle-même, de celles liées à l’homogénéisation des paysages induite par l’intensification de la production. Dans cette optique, ce travail de thèse a consisté à analyser les variations spatiales des communautés d’oiseaux et de chauve-souris, dans les milieux agricoles et forestiers français. L’approche adoptée était à la fois (i) de mesurer l’abondance de chaque espèce pour identifier un éventuel appauvrissement de la communauté, et (ii) de comparer les réponses aux facteurs anthropiques des espèces spécialistes et généralistes, pour révéler une éventuelle homogénéisation biotique. Les résultats ont avant tout montré une prévalence des effets de l’intensité de production sur les effets de l’hétérogénéité des paysages. Ce travail de thèse s’est poursuivi par la recherche de stratégies possibles pour concilier production et conservation. Dans ce but, j’ai comparé la performance de scénarios dans lesquels l’intensité de production est soit répartie de manière homogène (« wildlife-friendly exploitation ») soit intensifiée sur une partie pour préserver la partie restante (« land sparing »). Les résultats ont alors plaidé en faveur de stratégies différentes pour les deux systèmes : une intensité de production modérée sur l’ensemble des forêts, et la mise en réserve des milieux agricoles extensifs.