Effet de vers de terre sur les plantes : du fonctionnement individuel à la structure des communautés végétales
Auteur / Autrice : | Kam-Rigne Laossi |
Direction : | Sébastien Barot |
Type : | Thèse de doctorat |
Discipline(s) : | Écologie |
Date : | Soutenance en 2009 |
Etablissement(s) : | Paris 6 |
Résumé
Les vers de terre constituent une composante majeure de la faune du sol et il est désormais bien établi qu’ils affectent la croissance des plantes. Bien que les espèces de plantes répondent différemment aux vers de terre au cours d’un cycle de vie, très peu de travaux ont étudié l’effet des vers de terre sur la compétition entre plantes et sur leur démographie. Les vers de terre peuvent affecter la stratégie d’allocation des ressources des plantes et ainsi, influencer leur survie et leur fécondité. Ils pourraient donc affecter la démographie de différentes espèces de plantes et donc, au-delà d’une génération, la structure des communautés végétales. Nous avons étudié dans une série d’expériences l’effet d’un ver endogé (A. Caliginosa) et d’un ver anécique (L. Terrestris) et de leur interaction sur quatre plantes annuelles (T. Dubium, V. Persica, P. Annua et C. Glomeratum) du niveau individuel (réponse de chaque espèce végétale considérée individuellement) au niveau de la communauté végétale (réponse des plantes en situation de compétition au sein d’une communauté végétale). Nous avons ainsi montré que les vers de terre affectent la croissance des plantes et que cet effet varie en fonction de l’espèce végétale et du type de sol utilisé. De plus, ils modulent la compétition entre plantes sur le court et le long terme et leurs effets sur les plantes peuvent être transmis à la génération suivante, par un effet maternel. Enfin, ils modifient la démographie des plantes en influençant leur fécondité, leur survie et la germination des graines. Dans une expérience en mésocosmes qui a maintenu pendant trois générations des communautés des quatre plantes annuelles avec et sans vers, nous avons pu vérifier que les mécanismes démographiques mis en évidence dans les expériences à court terme modifient bien la structure de la communauté sur le long terme. Toutefois, il apparaît pour le moment impossible de prédire quelles espèces végétales vont bénéficier des vers de terre. Cela est probablement dû à l’action simultanée de nombreux mécanismes en interaction. Il reste à étudier ces interactions, et à construire un cadre conceptuel permettant de prédire quels groupes fonctionnels de plante vont bénéficier de l’action des vers de terre à court et long terme, c’est à dire en terme de biomasse et de nombre d’individus.