Confrontée à l'interruption sélective de grossesse, quelle est l'autonomie de la patiente face à l'argumentation médicale? : Analyse des aspects éthiques de la décision d'interruption sélective de grossesse pour anomalie grave d'un jumeau bichorial
Auteur / Autrice : | Michèle Goussot-Souchet |
Direction : | Grégoire Moutel, Vassilis Tsatsaris |
Type : | Thèse de doctorat |
Discipline(s) : | Éthique médicale et biologique |
Date : | Soutenance en 2009 |
Etablissement(s) : | Paris 5 |
Résumé
L'interruption sélective de grossesse (ISG) est un acte qui peut être réalisé aux décours du diagnostic anténatal quand l'un des jumeaux est atteint d'une pathologie d'une particulière gravité. L'ISG a pour but d'empêcher la naissance vivante d'un fœtus atteint d'une affection d'une particulière gravité. L'acronyme est calqué sur IVG (interruption volontaire de grossesse) et IMG (interruption médicale de grossesse). Il s'agit un foeticide sélectif du jumeau atteint d'une pathologie grave et incurable. Ainsi la grossesse en fait se poursuit, la femme est enceinte mais un fœtus n'évolue plus. Le courant de pensée autonomiste provenant des Etats-Unis et émergeant en Europe, et en particulier, en France laisse suggérer que la décision revient à la femme seule car elle engage son corps et accepte dans une dimension contractuelle la prise de risque pour elle et le jumeau sain. Notre problématique est de savoir si l'on est obligé de se rallier à cette conception. N'existe-il pas, entre le paternalisme révolu et cette conception maximaliste de l'autonomie (autonomisme absolu) une voie médiane dans laquelle les femmes enceintes pourraient participer et moduler certains choix en codécision avec l'équipe médicale, et sans en porter seules la charge psychologique ? Les résultats de notre travail objectivent en effet que le concept d'autonomie absolue de la patiente lors d'une décision d'ISG est un concept non opérationnel. La construction des choix se fait dans une démarche de codécision, dans laquelle l'information de la patiente n'a pas pour seul but le recueil du consentement, mais surtout de l'aider et de l'accompagner dans les choix que sont : décider ou refuser une ISG, définir le terme optimal de l'ISG, définir les conditions d'accueil des deux enfants, l'un vivant et l'autre mort dont il faudra organiser les rites funéraires et l'inscription dans la mémoire familiale,