Thèse soutenue

Positionnements subjectifs, mise en scène discursive et pluralité langagière dans les Rhodopes de l'Est (Bulgarie) : approches sociolinguistiques

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Auteur / Autrice : Diiana Bodourova
Direction : Cécile Canut
Type : Thèse de doctorat
Discipline(s) : Sciences du langage
Date : Soutenance en 2009
Etablissement(s) : Paris 5
Ecole(s) doctorale(s) : École doctorale Sciences humaines et sociales : cultures, individus, sociétés (Paris1994-2019)
Jury : Président / Présidente : Patrick Sériot
Examinateurs / Examinatrices : Cécile Canut, Patrick Sériot, Jean-Didier Urbain, Alexandre Duchêne, Jean-Marie Prieur, Dejan Dimitrijević
Rapporteurs / Rapporteuses : Jean-Marie Prieur, Dejan Dimitrijević

Mots clés

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Mots clés contrôlés

Résumé

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Selon la thèse officiellement retenue par les institutions et les scientifiques bulgares, les Pomaks sont des Bulgares qui pour la plupart ont été forcés à se convertir à l'islam, durant la période de domination ottomane entre le XlVe et le XIXe siècles. Parce qu'ils se placent dans un entre-deux, entre la majorité bulgare chrétienne avec laquelle ils ont en commun la langue et la minorité turque musulmane avec laquelle ils partagent la religion, les Pomaks ont, tout au long du siècle dernier, été l'objet de politiques nationalistes, ambivalentes et controversées, des gouvernements successifs, de l'Église orthodoxe mais aussi des représentants d'une organisation pomaque nommée Rodina (Poduna, Patrie). Ils font actuellement l'objet de politiques européennes à visée ethnicisante qui cherchent à les catégoriser en tant que minorité nationale. Cette recherche présente une analyse croisée entre les discours institutionnels, politiques, médiatiques et religieux bulgares et européens, d'une part et, les discours des habitants du village rhodopien, Kondovo, recueillis lors de longs séjours sur le terrain d'enquête, d'autre part. Elle s'inscrit dans une approche d'anthropologie des pratiques langagières permettant de rendre compte des enchâssements discursifs entre perspectives macro et micro, globale et locale. Aux discours extérieurs qui tendent à homogénéiser les notions de « langue », « religion », « appartenance nationale », « appartenance ethnique » ou « identité », s'opposent l'hétérogénéité des pratiques langagières et la fluctuation des positionnements subjectifs des locuteurs, variant en fonction des situations de communication, des interlocuteurs, des échanges, etc.