La privacy à l'ère du numérique : une gestion par les tensions
Auteur / Autrice : | Bénédicte Rey |
Direction : | Dominique Desjeux |
Type : | Thèse de doctorat |
Discipline(s) : | Sociologie |
Date : | Soutenance en 2009 |
Etablissement(s) : | Paris 5 |
Ecole(s) doctorale(s) : | École doctorale Sciences humaines et sociales : cultures, individus, sociétés (Paris1994-2019) |
Jury : | Examinateurs / Examinatrices : Dominique Desjeux, Emmanuel Kessous, Micheline Saint-Arnaud, Patrice Flichy |
Rapporteur / Rapporteuse : Micheline Saint-Arnaud, Patrice Flichy |
Mots clés
Mots clés contrôlés
Résumé
La diffusion aujourd'hui massive de l'informatique et la démocratisation des usages de l'Internet, de la téléphonie mobile, ou plus récemment d'autres objets communicants, génèrent une profusion de traces numériques gardant la mémoire des actions des usagers. Vanté par certains qui y voient l'opportunité d'améliorer la sécurité publique, la relation marchande ou encore leur propre confort par exemple, ce constat fait craindre à d'autres l'avènement d'une société de la surveillance érodant le sens du privé. Le présent travail s'interroge sur la notion de privacy à l'ère du numérique, et montre comment les changements technologiques, serviciels et d'usage mettent en tension l'acceptation traditionnelle de la privacy fondée sur des normes. Si les problèmes de privacy liés aux technologies de l'information et de la communication ne sont pas nés avec l'ère numérique comme le montre notre analyse socio-historique, des changements se produisent aujourd'hui qui durcissent les tensions expérimentées par les usagers, et questionnent les modalités de régulation pour y répondre. Un changement d'ampleur dans la quantité d'informations existante et dans l'accessibilité de celles-ci change la nature des risques en termes de privacy. Ceux-ci deviennent difficiles à anticiper, et ne se perçoivent bien souvent qu'au travers des problèmes de privacy, une fois ceux-ci révélés. L'analyse de micro-affaires ordinaires et de cas plus médiatisés intervenant dans différentes sphères d'usage montre que la réflexion en termes de privacy doit désormais s'orienter vers le développement de modalités de régulation complémentaires au dispositif normatif existant, modalités plus souples et appropriables par les individus.