L'externalisation dans les armées : de l'intendance au combat
Auteur / Autrice : | Franck Boulot |
Direction : | Xavier Latour |
Type : | Thèse de doctorat |
Discipline(s) : | Droit public |
Date : | Soutenance en 2009 |
Etablissement(s) : | Paris 5 |
Jury : | Examinateurs / Examinatrices : Jacques Buisson |
Mots clés
Mots clés contrôlés
Résumé
Avec la crise économique, tous les pays du monde doivent mieux gérer leurs budgets. Pour les tenants du libéralisme, la réduction des dépenses publiques passe par la libre concurrence, y compris sur des domaines touchant à la défense nationale. Le marché, en proposant le meilleur rapport qualité/prix, serait donc la solution à nos problèmes. Si pour certains, il s’agit d’une apparente nouveauté, l’Histoire nous a montré qu’il n’en est rien. Rome utilisait, déjà, les concessions d’ouvrages publics : thermes, marchés, route, ports, aqueducs … et Athènes recrutait des armées entières de mercenaires. Faire entretenir une route par une société privée ne pose pas trop de questionnement. Par contre, déléguer à un prestataire privé l’utilisation de tout ou partie de ce qui touche à l’usage de la force, prérogative régalienne, en pose beaucoup plus. Or toutes les armées du monde sont confrontées à une réduction de leurs budgets alors que les menaces deviennent protéiformes et exigent de nouvelles règles d’engagement avec des professionnels très pointus et des matériels de haute technicité. L’externalisation est donc redevenue d’actualité dans l’armée française. Les espoirs sont placés dans la RGPP (Révision Générale des Politiques Publiques) qui a pour objectif, selon la circulaire RAFFARIN du 25 juin 2003 que l’Etat se « recentre » sur ses fonctions essentielles, qu’il maîtrise mieux. L’externalisation serait-elle un outil miracle ? NAPOLEON, mécontent des sociétés privées assurant la logistique des armées, dû s’en séparer pour internaliser en créant les équipages militaires du train. Méditons sur l’exemple des Cités de Venise. A trop vouloir laisser faire le marché, n’y a-t-il pas un risque pour notre armée et donc pour notre nation ? D’où, sans fermer aucune porte, la nécessité d’approfondir la réflexion sur les garde-fous à mettre en place.