Le Temple de la Gloire. Visages et usages de Jean-Philippe Rameau en France entre 1764 et 1895
Auteur / Autrice : | Jean-Claire Vançon |
Direction : | Jean Gribenski |
Type : | Thèse de doctorat |
Discipline(s) : | Musicologie |
Date : | Soutenance le 04/12/2009 |
Etablissement(s) : | Paris 4 |
Ecole(s) doctorale(s) : | École doctorale Concepts et langages (Paris ; 2000-....) |
Partenaire(s) de recherche : | Equipe de recherche : Patrimoines et Langages Musicaux (Paris) |
Jury : | Président / Présidente : Guy Gosselin |
Examinateurs / Examinatrices : Jean Gribenski, Katharine Ellis, Joël-Marie Fauquet, Raphaëlle Legrand, William Weber |
Résumé
Cette thèse veut s’attacher aux usages dont Jean-Philippe Rameau fut l’objet en France entre 1764 (la date de sa mort) et 1895 (la date usuellement identifiée comme étant celle de sa résurrection, alors que commencent à paraître ses Œuvres complètes aux éditions Durand). Le temps intermédiaire n’est en effet pas celui d’un oubli : célébré comme un « grand homme » au lendemain de son décès, et ne disparaissant jamais des consciences et des cultures musiciennes, Rameau est d’abord critiqué (1764-1831), avant d’être réécouté (1832-1895). Sa musique souffre d’être ancienne en des temps progressistes consacrant l’esthétique gluckiste. Le concert saura pourtant après 1830 mettre parfois son historicité en valeur (un « désir d’authenticité » s’appuyant d’abord sur un goût pour la « couleur locale »); il saura aussi la gommer, fabriquant des standards ramistes ; ou bien la transcender dans l’image d’un « musicien charmant ». Le paradigme historiciste était, au XVIIIe siècle, en concurrence avec un classement « national » du musical (par ailleurs mis à mal par le cosmopolitisme gluckiste) ; il s’y associera pourtant à la fin du XIXe siècle pour une définition patrimoniale de la « musique française » où Rameau jouera son rôle. Le monde qui se développe sans Rameau après les années 1780 est un monde qui s’est spécifiquement constitué contre lui ; c’est pourtant dans ce monde-là que se redéploiera une écoute de Rameau qui, d’abord constituée à l’école d’autres répertoires, finira par devenir une écoute ramiste.