Diables et diableries dans le Jeu d’Adam et les mystères de la Passion du XVe siècle : naissance et individuation
Auteur / Autrice : | Vanessa Mariet-Lesnard |
Direction : | Jacqueline Cerquiglini-Toulet |
Type : | Thèse de doctorat |
Discipline(s) : | Études médiévales |
Date : | Soutenance le 01/12/2009 |
Etablissement(s) : | Paris 4 |
Ecole(s) doctorale(s) : | École doctorale Mondes anciens et médiévaux (Paris ; 2000-....) |
Partenaire(s) de recherche : | Equipe de recherche : Études et édition de textes médiévaux (Paris ; 2008-....) |
Jury : | Président / Présidente : Denis Hüe |
Examinateurs / Examinatrices : Gabriella Parussa, Véronique Dominguez |
Mots clés
Résumé
Les fatistes du théâtre à sujet religieux souhaitent montrer aux spectateurs médiévaux le scénario biblique. Il s’agit de représenter la confrontation du Bien et du Mal dont l’enjeu demeure l’homme. Pour autant,si les Écritures offrent (fournissent, procurent ?) aux auteurs toute la matière iconique des personnages théâtraux de la sphère christique, le diable reste une entité aux contours flous, un profil théologique. La gageure des fatistes est donc de construire le diable, puis ses comparses, afin qu’ils puissent agir sur le hourd :l’amplification, la réécriture et la poétique de ces « théologiens-dramaturges » font naître le diable théâtral.D’œuvre en œuvre, hors de toute considération d’évolution de genre, le personnage diabolique grandit et prolifère jusqu’à apparaître sous de multiples visages individualisés : ceux de la « maisnie infernale ». Dotés d’une corporéité, d’une gestuelle et d’un langage nouveaux, les diables envahissent le hourd pour agir dans et sur le mystère de la Passion. La possibilité ainsi donnée aux diables d’être les serviteurs du message chrétien tout autant que de véritables actants dramatiques et paradramatiques concourt à leur individuation. Même partiellement factice, celle-ci se réalise pleinement dans le rire diabolique. En effet, que le rire provoqué par le mystère de la Passion soit critique ou qu’il serve d’exutoire, son origine est toujours diabolique.On peut alors concevoir que l’aspect divertissant des grandes Passions s’élabore au fil de l’essor diabolique qu’elles proposent. Surtout, on peut imaginer que les germes comiques, gestuels et dramatiques nés avec ces diables fleurissent, même après la fin de la représentation des mystères de la Passion, en d’autres œuvres et à d’autres époques.