Le reflux : une contribution à l'étude de l'implantation des communautés afro-brésiliennes aux rives du Golfe du Bénin et leur influence dans la vie politique et sociale au XIXe et XXe siècles
Auteur / Autrice : | Régine Medegnonmi Mevi |
Direction : | Jean Martin |
Type : | Thèse de doctorat |
Discipline(s) : | Histoire contemporaine |
Date : | Soutenance en 2009 |
Etablissement(s) : | Paris 4 |
Ecole(s) doctorale(s) : | École doctorale Mondes anciens et médiévaux (Paris ; 2000-....) |
Résumé
La rencontre de trois continents : l’Afrique, l’Amérique et l’Europe a entraîné trois siècles de trafic d’être humains entre l’Afrique et le Nouveau-Monde. Le Golfe du Bénin sur la côte ouest africaine choisi dans le cadre de cette étude a été l’une des régions pourvoyeuses d’hommes destinés à travailler dans les plantations et mines du Brésil, de Cuba ou des Etats-Unis. Ce commerce a meurtri le continent noir tout en favorisant le développement de l’Europe et de l’Amérique. Toutefois, le retour des anciens esclaves libérés du Brésil, de Cuba, est l’un des véritables apports de ce commerce. Appelés Aguda, Amaro, Saro, ou encore Krio pour le cas de la Sierra Leone ou du Libéria, les Afro-Brésiliens ont constitué un groupe social qui a essaimé dans les ville côtières, donnant une nouvelle impulsion au développement des pays concernés : le Nigéria, le Bénin, ex-Dahomey et le Togo. Ils sont devenus le moteur l’économie, se lançant tour à tour dans le commerce des esclaves et d’huile de palme. Ils ont initié, développé et enrichi une culture afro-brésilienne encore existante de nos jours au travers de la religion, de l’architecture et de la culture matérielle. Instruits et parlant les langues européennes, ils ont pris part aux mouvements de contestation contre le système colonial, dénonçant à travers les journaux ses abus, et la misère du peuple africain. Leurs luttes politiques ont notamment contribué à éveiller la conscience politique des masses. Malgré la disparition quasi-totale de cette communauté, son legs incontestable reste visible et éveille les curiosités. Un travail de préservation de ce patrimoine a commencé ces dernières années par des chercheurs africains et américains qui échangent à travers des réunions et des colloques.