Justice et solidarité : pour une refondation philosophique de l'action sociale
Auteur / Autrice : | Corinne Buisson |
Direction : | Alain Renaut |
Type : | Thèse de doctorat |
Discipline(s) : | Philosophie |
Date : | Soutenance le 06/01/2009 |
Etablissement(s) : | Paris 4 |
Ecole(s) doctorale(s) : | École doctorale Concepts et langages (Paris) |
Jury : | Président / Présidente : Stéphane Chauvier |
Examinateurs / Examinatrices : Brigitte Bouquet, Didier Lapeyronnie |
Mots clés
Résumé
L’action sociale, comme ensemble des prestations et interventions mises en œuvre dans le cadre de l’Etat-Providence, traverse une crise qui, depuis trois décennies, met à mal les pratiques sociales. Cette crise n’est autre qu’une crise de légitimité, c’est à dire une crise des valeurs sur lesquelles s’appuie l’action sociale pour intervenir au sein de la société civile. La fin du dix-neuvième siècle a vu, avec la naissance de la sociologie, consacrer la valeur de solidarité comme la valeur de référence de l’action sociale. Les modèles théoriques proposés pour la compréhension et l’interprétation de la question sociale procèdent, pour une grande partie d’entre eux, par opposition de concepts. Ainsi se retrouvent opposés justice et solidarité, autonomie et intégration sociale, individu et société, mettant les travailleurs sociaux dont la mission essentielle consiste à restaurer l’autonomie des personnes en difficulté sociale, dans une situation paradoxale intenable puisqu’ils ne peuvent penser ensemble comme les deux volets de leur mission. Le nécessaire rééquilibrage des valeurs de justice et de solidarité, d’autonomie et d’intégration, réclame un nouvel humanisme débarrassé des scories métaphysiques. Deux philosophes contemporains se sont attelés à cette tâche, Alain Renaut avec une critique de l’individualisme moderne et Jurgen Habermas avec sa théorie de l’agir communicationnel.