Tertullien et le jeûne dans les premiers siècles de l'Eglise chrétienne : édition, traduction, commentaire du ''De ieiuniis aduersus psychicos''
Auteur / Autrice : | Olivier Lefèvre |
Direction : | Vincent Zarini |
Type : | Thèse de doctorat |
Discipline(s) : | Études latines |
Date : | Soutenance en 2009 |
Etablissement(s) : | Paris 4 |
Ecole(s) doctorale(s) : | École doctorale Mondes anciens et médiévaux (Paris ; 2000-....) |
Résumé
Le De ieiuniis aduersus psychicos est un des derniers écrits de Tertullien, marqué par son rapprochement avec la secte de Montan. Ce traité, dont il ne reste aucune trace manuscrite, excepté quelques rares témoins patristiques et médiévaux, s’articule autour d’un double objectif : le premier est orienté vers une défense de la pratique du jeûne, en particulier de la xérophagie et de la station, dont l’ancienneté, est garantie par les multiples exemples tirés de l’Ancien et du Nouveau Testament, en vue de justifier le grief de nouveauté lancé par les psychiques. Le second se cache derrière le style polémique et la rhétorique subtile d’une argumentation précise et efficace : le jeûne est le premier instrument du salut donné par Dieu à l’homme afin de recouvrer la grâce perdue au moment du péché originel qui est un péché de gourmandise. Le jeûne s’inscrit donc dans le cadre d’une réflexion à la fois sotériologique puisque l’homme doit tout mettre en œuvre pour se réconcilier avec Dieu et eschatologique puisqu’il se prépare ainsi à affronter les puissances de la chair et les persécutions des derniers temps. Au lieu de la formule « mangeons et buvons, car demain nous mourons », Tertullien en propose une autre : « jeûnons, car demain nous mourons » (Iei. 17, 5). L’originalité de ce traité, très souvent mal compris, ne réside pas tant dans la polémique formelle qui le motive que dans la double information qu’il donne : il s’agit d’un texte capital dans l’histoire des pratiques alimentaires et religieuses de la société romaine de Carthage au début du IIIe siècle ap. J. -C ; il s’impose également dans l’histoire littéraire et mystique de l’Église, par l’originalité de son auteur.