Thèse soutenue

Esthétique des limites. Espaces du savoir chez Novalis et Mallarmé

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Auteur / Autrice : Peter Krilles
Direction : Jacques Lajarrige
Type : Thèse de doctorat
Discipline(s) : Etudes germaniques
Date : Soutenance le 04/12/2009
Etablissement(s) : Paris 3
Ecole(s) doctorale(s) : École doctorale Études anglophones, germanophones et européennes (2009-2019 ; Paris)
Partenaire(s) de recherche : Laboratoire : Centre d'études et de recherches sur l'espace germanophone
Jury : Président / Présidente : Jürgen Ritte
Examinateurs / Examinatrices : Jacques Lajarrige, Jürgen Ritte, Andrea Allerkamp, Rémy Colombat, Philippe Marty

Résumé

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La proximité entre les écrits de Novalis et de Mallarmé est aujourd’hui un lieu commun de la recherche sans pour autant avoir fait l’objet d’une étude approfondie. Si une influence directe ne saurait être affirmée avec certitude, le simple constat d’une modernité commune est également insuffisant. La parenté entre les deux projets esthétiques se situe à un autre niveau. Dans les contextes de crise des années autour de 1800 et de la seconde moitié du XIXe siècle, les deux auteurs esquissent une conception de l’art qui vise une réorganisation des espaces du savoir de l’âge moderne. Le dispositif central de cette ‘troisième voie’ est celui de la limite qui permet de rompre avec la vanité d’une approche représentative de l’expérience esthétique. L’esthétique des limites de Novalis et de Mallarmé ne se restreint pas au simple constat de la négativité qui résulte des nombreuses limites fondamentales auxquelles l’être humain moderne se trouve confronté. Les deux auteurs ne considèrent pas en premier lieu la limite dans sa fonction de délimitation, mais comme un espace propre qui revêt une productivité et une fonctionnalité épistémologiques considérables. Selon eux, la limite est une configuration essentielle de l’expérience esthétique parce qu’elle confère à celle-ci une médialité et une performativité spécifiques qui permettent de dépasser la relation binaire entre la discursivité du savoir positif et l’inaccessibilité d’un savoir absolu. Ainsi, l’esthétique des limites est une conception particulièrement pertinente à l’époque actuelle où le débat sur la valeur épistémologique de l’art et de la littérature est loin d’être terminé.